Été 2025 (Volume 35, numéro 2)
Le Grand débat 2025 : proposition de faire de l’échographie musculosquelettique une composante obligatoire du programme de formation en rhumatologie
Par Volodko Bakowsky, M.D., au nom de Julie Brooks, BPT; Brian Feldman, M.D., M. Sc.;
Carol Hitchon, M.D., B. Sc., M. Sc.; et Michael Stein, M.D.
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L'équipe du Grand débat (de gauche à droite) : Volodko Bakowsky (président), Julia Brooks,
Brian Feldman, Michael Stein et Carol Hitchon.
L’échographie musculosquelettique au point de soins (MSK POCUS pour musculoskeletal point of care ultrasound) devient un examen auxiliaire courant dans les cabinets de rhumatologie au Canada. Par conséquent, cette année, le Grand débat de l’Assemblée scientifique annuelle de la SCR a abordé la question de savoir si la formation en échographie musculosquelettique devrait être obligatoire pour tous les programmes de formation postdoctorale au pays.
Julia Brooks et le Dr Michael Stein ont plaidé en faveur de la motion
Ils ont fait valoir que l’échographie musculosquelettique améliore la précision du diagnostic, les soins aux patients et favorise une surveillance plus précise de l’activité de la maladie et de la réponse au traitement. Ils ont souligné qu’elle est devenue un outil essentiel dans la pratique moderne de la rhumatologie et qu’une formation normalisée assurerait une utilisation uniforme et sûre chez tous les praticiens. Lors d’un sondage auprès des stagiaires et des directeurs de programme en rhumatologie des États-Unis et du Canada, la grande majorité d’entre eux sont en faveur de l’inclusion du POCUS musculosquelettique dans leur programme d’études.
Au contraire, les docteurs Brian Feldman et Carol Hitchon se sont opposés à la motion
Ils ont répliqué que même si l’échographie musculosquelettique peut avoir une utilité dans certaines situations, rendre la formation obligatoire peut ne pas être pratique ou nécessaire pour tous les stagiaires en rhumatologie. Des préoccupations ont été soulevées concernant les limites des ressources de formation, le coût extrêmement élevé de la technologie et, surtout, les contraintes de temps dans des programmes déjà très chargés. Ils ont plaidé en faveur de la flexibilité et de l’appréciation individuelle ou institutionnelle.
En conclusion, bien qu’il y ait eu consensus sur l’utilité de l’échographie musculosquelettique, le débat reposait sur la question de savoir si la formation devrait vraiment être obligatoire à ce stade de l’évolution de la rhumatologie, ou si la flexibilité devrait être maintenue.
Les grands débats semblent toujours se terminer trop tôt, et cette année n’a pas fait exception. Les nombreux votes des participants ont temporairement bloqué l’application d’évaluation, de sorte que le vote s’est déroulé par le biais de l’applaudimètre du public. Les décibels de bruit de l’auditoire étaient en faveur de l’équipe contre et, par conséquent, la motion a été rejetée. Lorsque le logiciel a finalement fonctionné à nouveau, le vote était de 51,6 % contre 48,4 % pour, ce qui indique à quel point le débat était serré.
Ce qui n’a pas été rejeté, c’est la popularité de l’événement qui a été l’un des moments forts de l’assemblée de la SCR. Les participants ont écouté, appris, ri et aimé ce qu’ils ont vu.
Volodko Bakowsky, MD, FRCPC
Interim Division Head/Chief,
Associate Professor, Division of Rheumatology,
Department of Medicine, Dalhousie University
Halifax, Nova Scotia
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