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Été 2024 (Volume 34, numéro 2)

Entrevue avec la Dre Pari Basharat, lauréate du prix Formateur d’enseignants émergent 2024 de la SCR

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Qu’est-ce qui vous a poussée ou inspirée à vous engager dans l’enseignement médical?
Mes professeurs et mes mentors ont été une source d’inspiration tout au long de mon parcours. Les enseignants ont toujours joué un rôle très important dans ma vie. Dès l’école primaire, je me souviens encore de certains qui faisaient tout en leur pouvoir pour cultiver l’étincelle qu’ils voyaient chez leurs élèves. À l’école de médecine, j’ai été très inspiré par le personnel qui semblait vraiment aimer son travail et qui partageait leurs connaissances avec sincérité, enthousiasme et créativité. Ce qui m’a toujours attiré dans la médecine, ce sont les nombreux rôles que nous occupons, dont celui d’enseignant et d’éducateur. J’ai toujours voulu explorer la voie de la médecine, car je pense que l’un de nos rôles les plus importants est de transmettre des connaissances et d’inspirer ceux qui nous succèdent et qui deviendront les futurs dirigeants et enseignants de demain. Nous apprenons aussi beaucoup de nos élèves tout au long de notre parcours. En fait, nous sommes nous-mêmes des étudiants à vie! En médecine, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre.

Avez-vous le souvenir d’un professeur qui vous a inspirée et qui a orienté votre propre parcours vers l’enseignement?
Mes premiers professeurs dans la vie, pour tout et à bien des égards, ont été mes parents. Ils sont sans aucun doute une source d'inspiration constante. J'ai appris de leur curiosité intellectuelle, de leur éthique de travail et de leur patience. Mon père aime résoudre les problèmes et aider les autres. Ma mère a une façon exceptionnelle d'établir des liens intellectuels et émotionnels avec les gens, pendant qu'elle travaille et qu'elle occupe des postes de direction, mais aussi dans la vie en général!

À l’école primaire, j’ai eu une éducatrice formidable qui prenait le temps d’apprendre à connaître chaque élève et de l’aider à affiner et à approfondir ses connaissances et ses compétences, tout en soulignant son caractère unique. Je me souviens qu’elle prenait le temps de nous soutenir au sein de l’association étudiante et qu’elle passait du temps avec moi pour par exemple, pratiquer l’art oratoire. Plus tard, j’ai eu le privilège de faire partie de son équipe médicale en tant que médecin qui devait s’occuper d’elle pendant une période de maladie. C’était vraiment un moment de plénitude!

Selon vous, quelles sont les qualités d’un bon pédagogue? Dans quelles mesures ces qualités s’appliquent-elles à vous?
Un bon enseignant doit vraiment faire preuve d’empathie et être à l’écoute de ses apprenants. En tant que médecins, je pense que la plupart d’entre nous sont intrinsèquement empathiques. C’est ce qui nous a poussés à exercer cette profession. Faire preuve d’empathie à l’égard d’un apprenant signifie prendre le temps de comprendre son point de vue. Quels sont leurs objectifs? Leurs défis? Comment, en tant qu’enseignant, pouvons-nous se connecter de manière unique à l’élève et l’inspirer? Cela signifie également qu’il faut être créatif et innovant.

Vous avez un intérêt particulier pour les myopathies inflammatoires et avez terminé un stage de recherche sur le sujet à l’Université Johns Hopkins. Vous dirigez actuellement des cliniques de surspécialité dans cette région, un des points forts du programme des résidents en rhumatologie à l’Université Western. Vous participez également à la recherche dans ce domaine, vous avez encadré des résidents dans des projets de recherche sur les myopathies et vous donnez des conférences sur ce sujet dans le cadre des cours de résidence et de congrès. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos recherches et les découvertes?
Ce qui est passionnant avec la myosite, c’est qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur cet ensemble de maladies. Il existe de nombreuses possibilités de recherche collaborative dans ce domaine. J’ai la chance d’être en contact avec des groupes de recherche internationaux sur la myosite. Le fait de travailler avec des résidents intéressés est également une excellente chose. Au niveau régional, j’ai, entre autres, travaillé avec des résidents pour étudier les schémas de maladies pulmonaires interstitielles et les traitements basés sur les profils d’anticorps de la myosite. J’ai récemment rejoint la Myositis International Health and Research Collaborative Alliance et je me réjouis de travailler avec cette organisation en allant de l’avant.

Quelle a été votre première pensée lorsque vous avez appris que vous remportiez ce prix?
J’ai été très honoré d’apprendre que j’avais reçu ce prix. J’ai beaucoup appris de mes enseignants et de mes éducateurs tout au long de mon parcours académique et professionnel, c’est pourquoi l’attribution de ce prix a été très importante pour moi!

La Dre Pari Basharat recevant son prix des mains du président sortant de la SCR, le Dr Nigil Haroon, lors de l'ASA de la SCR à Winnipeg, en février 2024.

Vous êtes actuellement coordinatrice du programme de médecine interne au département de médecine de Schulich. De plus, vous êtes membre du comité de formation des résidents en médecine interne, membre du comité de formation médicale postdoctorale (PGME) à Schulich, ainsi que membre du sous-comité de la politique des études postdoctorales. En tant que formatrice d'enseignants respectée, que conseillez-vous aux futurs rhumatologues?
Mon conseil serait de trouver quelque chose qui vous passionne et qui vous motive vraiment, et si vous avez déjà un intérêt pour la rhumatologie, c’est un bon signe car vous savez que cette spécialité regorge de pathologie et d’évolutions fascinantes. De nombreuses personnes ne réalisent pas à quel point la rhumatologie est une spécialité stimulante jusqu’à ce qu’elles y soient exposées; c’est une boîte noire pour beaucoup, vous avez donc déjà un avantage! Je dirais qu’il faut toujours aborder les cliniques avec curiosité et créativité. Apprenez de ceux qui vous entourent, surtout au cours de vos premières années dans le domaine. S’exposer à des partenariats avec d’autres personnes dans le domaine et auprès des cliniciens travaillant dans d’autres spécialités. On ne sait jamais d’où viendra l’inspiration et quels seront les projets à venir. Il ne faut jamais cesser de poser des questions et d’apprendre, et je recommande vivement de s’impliquer dans l’enseignement. C’est un domaine qui vous inspirera constamment, qui est très gratifiant et qui vous permettra d’apprendre beaucoup de choses de vos apprenants.

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui encadrent des stagiaires en rhumatologie?
Je dirais que le mentorat est un excellent moyen d’entretenir la passion pour notre spécialité. Nous sommes parfois blasés par le quotidien et nous oublions souvent le chemin parcouru et même les grandes innovations que nous avons réalisées pour notre profession. Le mentorat est un moyen de nous rappeler ce qui nous a poussé vers cette spécialité au départ. Il entretient notre sens de l’émerveillement et de la curiosité, car nous sommes exposés aux personnes que nous encadrons et nous sommes inspirés par elles. Cela nous permet de nous rappeler pourquoi nous avons choisi cette voie dans la vie.

Quelles sont vos autres passions en dehors de la rhumatologie et de l’enseignement en médecine?
Je suis une écrivaine créative, passionnée et j’aime beaucoup écrire de la poésie ainsi que de de la prose. Certains de mes poèmes ont été publiés dans des revues médicales et récemment dans une anthologie sur l’histoire du stéthoscope. C’est un excellent moyen de se détendre et de réfléchir. J’aime également jardiner, passer du temps dans la nature et décorer ma maison.

Vous êtes coincé sur une île déserte. Quel livre aimeriez-vous avoir avec vous?
Orgueil et préjugés de Jane Austen. C’est un livre qui vieilli bien, qui est très nuancé et apporte une réflexion sociale très intéressante.

Quelle est votre nourriture ou cuisine préférée?
J’adore la cuisine persane. C’est un excellent exemple de cuisine variée, qui n’est ni épicée ni envahissante, mais qui regorge de saveurs et offre de nombreuses options que tous peuvent choisir et apprécier.

On vous offre un billet d’avion pour la destination de votre choix. Quelle serait-elle?
J’aimerais aller à Istanbul. C’est une ville remplie d’histoire, de culture, d’art et de cuisine. Les personnes qui y travaillent sont également charmantes.

Combien de tasses de café vous faut-il pour avoir une journée productive?
En fait, je ne bois pas de café! Je n’ai jamais aimé son goût et il me rend trop nerveuse. Je préfère une tasse de thé décaféiné chaud et apaisant. Je sais que je suis définitivement différente des autres médecins sur cet aspect!

Pari Basharat, M.D., FRCPC
Directrice du programme de rhumatologie adulte,
Département de médecine,
Division de rhumatologie,
Université Western Ontario,
Schulich School of Medicine and Dentistry
London (Ontario)

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