Été 2023 (Volume 33, numéro 2) Le prix Réflexion sur la pratique
de la Société canadienne
de rhumatologie (SCR) : les docteures Janet Roberts et Carrie Ye
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L’utilisation des inhibiteurs de points
de contrôle immunitaires (IPCI) a régulièrement
augmenté au cours de la
dernière décennie et a ouvert une nouvelle
ère dans le traitement du cancer, offrant
un espoir et des avantages importants en
matière de survie pour de nombreuses personnes
souffrant de tumeurs malignes à un
stade avancé. L’interaction entre l’auto-immunité
et le cancer a été amplifiée avec
l’utilisation des IPCI par le développement
d’effets hors cible appelés des événements
indésirables liés au système immunitaire
(EIsi). Les rhumatologues font désormais
partie intégrante de l’équipe d’oncologie
et sont souvent appelés à diagnostiquer et
à gérer les patients sous immunosuppression.
En tant que rhumatologues, nous
sommes habitués à prendre en charge des
maladies rares ou à naviguer dans l’incertitude
diagnostique. Cependant, la nature
rapidement évolutive de ce domaine de la
médecine fait qu’il est difficile de se tenir
au courant des dernières publications sur le
sujet. Le soutien des collègues et la possibilité
de discuter des cas difficiles, en particulier avec ceux qui voient
un grand nombre de ces patients à travers le monde, sont essentiels
pour soutenir les rhumatologues canadiens qui sont confrontés
aux défis de la prise en charge de ces patients.
Le Canadian Research Group of Rheumatology in Immunooncology
(Groupe de recherche canadien de rhumatologie en
immuno-oncologie) [CanRIO], qui compte des membres de neuf
établissements universitaires au Canada, a été à l’avant-garde des
initiatives de recherche et d’éducation dans la gestion des complications
rhumatismales de l’immunothérapie contre le cancer.
Grâce à une subvention de l’Initiative canadienne pour des résultats
en soins rhumatologiques (ICORA), nous avons développé
la première plateforme éducative en ligne de ce type (canrio.ca),
dans le but ultime d’améliorer les soins aux patients atteints de
cancer au Canada qui développent un EIsi rhumatismal ou qui ont
une maladie rhumatismale préexistante, grâce à la collaboration,
à l’éducation et à la recherche. Dans le cadre de cette initiative
éducative, nous avons créé cinq modules d’apprentissage basés sur
des cas concrets sur les thèmes de l’arthrite liée à l’immunité, de
la myosite, de la vascularite, des réactions de type sarcoïde et de la
prise en charge des patients souffrant de maladies rhumatismales
préexistantes. Le site Web sert également de plateforme pour s’inscrire
aux séances bimensuelles de présentation de cas, qui offrent
une occasion unique aux rhumatologues du Canada de rencontrer
des experts du monde entier pour discuter de cas difficiles et, en
fin de compte, apprendre les uns des autres. Nous sommes impatientes
de nous appuyer sur les ressources développées jusqu’à
présent pour tenter de répondre au besoin urgent de formation sur
ce sujet et pour veiller à ce que les rhumatologues canadiens soient
en position optimale pour prendre en charge cette population de
patients de concert avec nos partenaires en oncologie.
Janet Roberts, M.D., FRCPC
Professeure adjointe
Division de rhumatologie
Département de médecine
Université Dalhousie
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Carrie Ye, M.D., FRCPC
Professeure adjointe clinique
Université de l’Alberta
Edmonton (Alberta)
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