Automne 2023 (Volume 33, numéro 3)
Point de vue de patient :
Trish Peters
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J’étais le genre d’enfant qui sautait dans les
flaques d’eau, qui faisait des montagnes
russes et qui pratiquait tous les sports
possibles et imaginables. Je cherchais à obtenir
une poussée d’adrénaline. Je voulais sentir mon
estomac se nouer à chaque instant de ma vie, que
ce soit à l’école, dans les sports ou dans les activités.
Or, la vie nous réservait d’autres surprises,
à ma famille et à moi. À l’âge de 11 ans, on m’a
diagnostiqué une polyarthrite rhumatoïde (PR).
Mes parents et moi n’avions aucune idée de ce
que c’était ou de ce qu’il fallait en penser. En tant
qu’enfant qui aimait faire des choses, je ne savais
pas comment arrêter les activités que j’aimais et
mes parents ne voulaient pas m’arrêter non plus.
Cependant, les douleurs, les éruptions et les
moments d’échec complet où j’avais l’impression
de ne plus pouvoir fonctionner seule étaient fréquents.
Je me suis donc lancée à corps perdu dans
les études. J’ai pu terminer mon baccalauréat et
j’ai décidé de poursuivre non pas une, mais deux
maîtrises directement après l’obtention de mon
diplôme. À ce moment-là, j’ai voulu faire ce que
je n’avais pas pu faire dans mon enfance : vivre
sans soucis. Je voulais ne plus avoir à me soucier
des injections, des pilules, de la douleur et de la
gestion de la douleur. J’avais l’impression que
faire une maîtrise me permettrait de vivre une vie
où je serais indépendante et où je pourrais enfin
contrôler mon arthrite.
En janvier 2023, j’ai donc mis tout ce qui
était important pour moi dans deux valises et
je suis déménagée à 6 000 km, pour être exacte,
6 103 km. Deux jours de voyage plus tard, j’ai
atterri sur un nouveau continent, dans un nouveau
pays et dans mon propre appartement où
je serais officiellement seule. En tant qu’enfant
souffrant d’arthrite, je n’ai jamais pensé que je
pourrais vivre seule. Ce n’était pas quelque chose
de facile et j’ai dû trouver des médecins, effectuer
des analyses sanguines et trouver le moyen d’apporter tous mes
médicaments si loin de l’endroit que j’appelais ma maison.
Lorsque je suis malade, je ne peux compter que sur moimême.
En effet, lorsque je ne peux pas fermer la fermeture à
glissière de ma veste à cause d’une éruption, je dois me débrouiller
seule. Cependant, je n’aurais jamais pensé pouvoir
le faire en tant qu’enfant souffrant d’arthrite. Aujourd’hui, non
seulement je me suis prouvé que j’avais tort, mais j’espère pouvoir
donner de l’espoir à tous les enfants souffrant d’arthrite.
Mon objectif a toujours été de trouver un moyen d’inspirer les
enfants atteints d’arthrite. Aujourd’hui, grâce aux choses que j’ai
pu accomplir avec beaucoup de soutien et de persévérance, je
sais qu’en tant que jeune adulte atteinte d’arthrite, il y a toujours
un moyen pour moi et les autres enfants qui sont dans cette
situation de faire ce que nous voulons dans la vie. À tous les enfants
qui ont reçu un diagnostic de polyarthrite rhumatoïde, je
dirais : « Ne laisse jamais l’arthrite t’empêcher d’atteindre tes objectifs,
qu’ils soient petits ou grands. Parfois, les choses doivent
être modifiées pour s’adapter à ton mode de vie, ce qui est tout à
fait normal. Dis-toi que le monde est à ta portée plutôt que de te
dire que tu ne peux pas accomplir grand-chose. »
Trish Peters, B. Com.
Étudiante, MIB & MSCIB, Queen's University
Maastricht, Limburg (Pays-Bas)
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