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Printemps 2022 (Volume 32, numéro 1)

Points forts de l’ACR Convergence 2021

Par Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR

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Cette information vous est présentée par le Journal de la Société canadienne de rhumatologie et n'est pas commanditée par, ni ne fait partie de, l'American College of Rheumatology.

Je n’ai pas laissé mon cœur à San Francisco, où l’assemblée de l’American College of Rheumatolgy (ACR) 2021 devait initialement se tenir, car la pandémie a obligé à passer pour une deuxième année à un format entièrement virtuel connu sous le nom d’ACR Convergence. La programmation s’est étendue du 1er au 10 novembre, avec notamment un sommet mondial de rhumatologie, une conférence sur la recherche fondamentale et clinique et le cours de révision de la SCR, ainsi qu’une réunion bien remplie. De la mi-décembre à la mi-février, il y aura également des sessions hebdomadaires post-conférence le vendredi avec des tournées d’affiches et des comptes rendus mettant en évidence les maladies rhumatismales les plus courantes.

La plateforme était robuste et comprenait des conférences préenregistrées sur VIMEO suivies de sessions de questions-réponses en direct. Des groupes d’étude et des carrefours communautaires sur tous les sujets imaginables en matière de rhumatologie ont émaillé la conférence. Les carrefours communautaires comprenaient des séances de rencontre avec des experts, ainsi que des discussions éclair avec des présentateurs d’articles et des discussions sur des cas difficiles. De nombreux thèmes ont été abordés, tels que la rhumatologie pédiatrique, le marché de la rhumatologie, les soins interprofessionnels et les enjeux en début de carrière. Il était possible d’y assister de 7 h 30 à 19 h tous les jours, bien que cela n’était pas recommandé, ni physiquement ni mentalement.

Presque toutes les présentations d’affiches et de résumés pouvaient être téléchargées en format PDF, et les résumés audio des affiches étaient pratiquement universels. L’étude ORAL-Surveillance a fait l’objet d’au moins 4 présentations (0831, 1684, 1940, 1941) et dans la session de mise à jour de la FDA, bien que l’étude complète n’ait pas encore été publiée. Les affiches tardives ont bien sûr porté sur la COVID-19, ainsi que sur les problèmes cardiovasculaires liés à l’hydroxychloroquine, la goutte et les nouvelles thérapies telles que l’avacopan pour la vascularite à anticorps cytoplasmiques antineutrophiles (ANCA), la pirfénidone pour la pneumopathie interstitielle associée à la polyarthrite rhumatoïde (PR-MPI) et les produits biologiques séquentiels pour le lupus érythémateux systémique (LES) (étude BLISS BELIEVE). Un essai de phase II positif sur l’utilisation du sécukinumab dans le traitement de l’artérite à cellules géantes (ACG) (LB19) a également retenu mon attention. D’autres études clés dont les titres formaient des acronymes intéressants ont été présentées, notamment VITAL, KEEPSAKE, STOP-JIA et GLORIA. Les médias sociaux et l’interactivité étaient à l’honneur, avec des séances #ACR21 Tweet Up, des sondages, ainsi que beaucoup d’activité dans les fonctions de clavardage et de questions-réponses de la plupart des présentations.

Quelque 2 500 conférenciers et présentateurs ont participé à l’événement, ce qui pourrait constituer un nouveau record. Plus de 2 000 articles ont été présentés. La participation officielle était de 14 000 personnes provenant de 110 pays. Comme à l’accoutumée, les Canadiens ont joué un rôle prépondérant, nombre d’entre eux ayant animé des séances clés et présenté des recherches originales basées sur des cohortes et des registres canadiens. J’ai assisté à la session
« Thieves Market » sur les cas adultes (9T115), où deux des quatre présentateurs étaient des boursiers canadiens en rhumatologie : Jehanya Jegatheeswaran de l’Université Queen’s (A Bone to Pick) et Maria Powell de l’Université de Calgary (The Disease that Cried Wolf). Tous les cas étaient fascinants, avec un message clé à retenir : les maladies infectieuses peuvent se faire passer pour des affections rhumatismales (le LED n’est pas la seule maladie aux manifestations protéiformes). Comme l’a fait remarquer le présentateur gagnant, « la tuberculose peut tout provoquer, sauf la grossesse ».

Nous avons également été bien représentés lors de la remise des prix de l’ACR et de l’Association of Rheumatology Professionals (ARP), notamment par les Masters de l’ACR John Hanly (également présentateur de la session plénière sur la connectivité fonctionnelle dans le LED neurologique) et Rayfel Schneider, le lauréat du prix la SCR
« Prix du chercheur émérite », Brian Feldman, et les lauréats des prix de l’ARP Debbie Feldman (« Addie Thomas Service Award »), Catherine Backman (« Lifetime Achievement Award ») et Monique Gignac (« Ann Kunkel Award »). Nombre d’entre eux sont présentés individuellement dans la section Prix et distinctions de ce numéro.

Les questions relatives à l’équité, à la diversité et à l’inclusion ont été mises en avant, comme elles le seront également lors de la prochaine ASA 2022 de la SCR. La banque d’images de rhumatologie de l’ACR a sollicité de nouvelles diapositives présentant des manifestations cutanées de maladies chez des patients de différentes couleurs de peau, par exemple.

La conférencière d’ouverture, la Dre Seema Yasmin, s’est exprimée de manière informelle dans le cadre d’une conversation avec le président de l’ACR, le Dr David Karp. La Dre Yasmin est à la fois médecin épidémiologiste et journaliste, ayant été formée à l’école Dalla Lana de l’Université de Toronto. Elle est maintenant basée à Stanford. Elle s’est exprimée sur les vaccins et les mythes médicaux, entre autres sujets. Je compte lire son dernier livre, « Viral BS: Medical Myths and Why We Fall for Them », lorsque j’en aurai l’occasion.

Le grand débat mettait en scène la Dre Michelle Petri et le Dr Brad Kovin, qui débattaient des mérites du belimumab par rapport à la voclosporine, cette dernière étant développée par une société canadienne, pour le traitement de la néphropathie lupique. La Dre Petri a remporté la victoire avec 70 % des voix.

D’excellentes conférences ont été données, notamment la conférence Gluck sur Le rôle des os dans l’arthrose, par le Dr Marc Hochberg, la conférence Arend par le Dr Gary Firestein sur la maladie anciennement connue sous le nom de PR, la conférence Klemperer par le Dr Peter Gregersen sur quarante ans de travail dans un paysage de recherche en évolution, de la PR à l’endométriose, et la conférence Dubois par la Dre Aimee Hersh sur la définition des priorités de recherche dans le lupus pédiatrique. Qui savait que les facteurs de nécrose tumorale (TNF), l’IL-1 et l’IL-6 étaient mis en cause dans la pathogenèse de l’endométriose? Ce n’est qu’un des faits fascinants que j’ai relevés.

Le bilan de l’année était en format traditionnel, avec des segments de science fondamentale et cliniques. La session de clôture était différente, avec un modérateur et quatre intervenants discutant sans diapositives. Les participants ont souligné les nouvelles données présentées sur la pseudopolyarthrite rhyzomélique (PPR)/artérite à cellules géantes (ACG), le syndrome inflammatoire multisystémique chez l’enfant (SIME) lié à l’infection par la COVID-19 chez les patients pédiatriques, la réadaptation et l’emploi dans les maladies rhumatismales, les interactions environnement-génétique qui influent sur la pathogenèse des maladies, le microbiome, les compléments alimentaires tels que l’huile de poisson, la vitamine D et les oméga-3, la rhumatologie gériatrique et les répercussions du changement climatique et de la pollution sur l’auto-immunité.

Autres faits marquants : le « Knowledge Bowl », le pendant de RheumJeopardy! de l’ACR, a été remporté par les « Gulls of
Galveston
», basés au Texas. Des renseignements supplémentaires ont été présentés par le Accelerating Medicines Partnership (AMP), qui travaille au développement de nouvelles thérapies en rhumatologie. Le Dr Kenneth Saag a été officiellement nommé 85e président de l’ACR.

Il est prévu que l’ACR 2022 se déroule en direct à Philadelphie, mais une réunion hybride avec une composante virtuelle reste très probable.

Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR
Rédacteur en chef, JSCR, Scarborough (Ontario)

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