Hiver 2022 (Volume 32, numéro 4)
Le Coin des lignes directrices –
Les lignes directrices évolutives de la SCR
Par le Comité pour les lignes directrices de la SCR
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Saviez-vous que la SCR est passée à un modèle de lignes
directrices « évolutives »? Cela signifie que les recommandations
des lignes directrices peuvent être mises à jour, si
nécessaire, lorsque de nouvelles données probantes sont disponibles.
Les lignes directrices sont disponibles et mises à jour en
ligne à l’adresse rheum.ca/fr/resources/publications/.
Lignes directrices
- Vaccination contre la COVID-19 (publication en 2022)
- Polyarthrite rhumatoïde (PR) [publication en 2022]
- Arthrite juvénile idiopathique (AJI) et uvéite juvénile
(publication en 2022)
- Spondyloarthrite axiale (en cours d’élaboration)
- Soins de transition (en cours d’élaboration)
- Effets indésirables à médiation immunitaire (en cours
d’élaboration)
Cette section du JSCR mettra en évidence les recommandations
des lignes directrices évolutives de la SCR. Dans cet
article, nous nous concentrons sur la polyarthrite rhumatoïde
et la diminution progressive du traitement.
Cas clinique : Diane est une patiente de 56 ans, atteinte
de PR séropositive, qui se rend à son rendez-vous annuel.
Elle prend de l’étanercept depuis 6 ans en monothérapie et a
été en rémission pendant la majeure partie de cette période,
avec une légère poussée, qui s’est résolue d’elle-même sans
nécessiter de changement dans les médicaments antirhumatismaux
modificateurs de la maladie (ARMM)/stéroïdes.
Que feriez-vous?
A) Je maintiendrais le traitement, je renouvellerais
l’étanercept
B) J’étudierais la possibilité de réduire progressivement son
traitement par étanercept
C) J’arrêterais le traitement par étanercept
D) J’étudierais la possibilité de réduire progressivement le
traitement uniquement si elle le demande
Réponse : B
La recommandation de la SCR préconise de proposer une
réduction progressive de la dose d’ARMM biologiques/synthétiques
ciblés (b/sc) sans interruption, dans le cadre d’une
décision commune, à condition que les patients puissent bénéficier
rapidement d’une prise en charge par un rhumatologue
et revenir à la dose initiale en cas de poussée.
Chez les patients pour lesquels l’accès rapide à une prise
en charge ou la reprise de la dose antérieure est difficile,
nous recommandons, sous certaines conditions, de ne pas
procéder à une réduction progressive.
Discussion
Dans cette situation, Diane a connu une longue rémission,
ne prend pas de corticostéroïdes (qui devraient d’abord être
diminués progressivement, si possible) et serait une candidate
idéale à une réduction du traitement biologique. Il
existe des preuves de certitude modérée que les personnes
atteintes de PR qui sont en rémission depuis au moins 6
mois peuvent réduire leur traitement biologique avec une
faible incidence sur la prise en charge de leur maladie. La
plupart des patients qui présentent une poussée peuvent
reprendre rapidement la maîtrise de la maladie lorsque le
traitement antérieur est rétabli. Le choix d’une diminution
progressive du traitement pour Diane dépendra de ses préférences.
Une aide à la décision (rheum.ca/wp-content/uploads/2022/07/RA_decisionaid_July-20-2022.pdf) a été
mise au point pour mieux informer les patients et les aider à
choisir la meilleure solution en fonction de leurs valeurs et
de leurs préférences. Pour réduire progressivement le traitement
biologique, il convient généralement d’accroître l’intervalle,
de toutes les semaines tous les 10 jours, puis (si cela
est bien toléré) à tous les 14 jours après une période de 3 à
6 mois. Un arrêt brutal entraînerait de nouvelles poussées
et n’est généralement pas recommandé. Avant de procéder à
une réduction progressive, il est important de discuter d’un
plan de prise en charge des poussées.
Une prise en charge rapide et la possibilité de rétablir le
traitement initial ont été soulignées comme des éléments
particulièrement importants à prendre en compte dans la
décision de procéder à une réduction progressive. Dans les
situations où l’accès aux soins est difficile, la diminution
progressive peut être délicate. La mise en oeuvre de la recommandation
serait donc étayée par des modèles de soins
permettant un accès rapide à une prise en charge par une
équipe de soins rhumatologiques, y compris dans les populations
exposées à des risques d’inégalités, et des politiques
de remboursement facilitant la ré-augmentation immédiate
des doses en cas de poussée.
Vous êtes membre de la SCR et vous souhaitez participer
à l’élaboration et à la mise à jour des lignes directrices?
Envoyez un courriel à Sarah Webster à l’adresse swebster@rheum.ca pour manifester votre intérêt.
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