Automne 2022 (Volume 32, numéro 3)
Prix du formateur d’enseignants émérite
2022 de la SCR : Dr Stephen Aaron
Télécharger la version PDF
Selon vous, quelles sont les
qualités d’un bon pédagogue?
Un bon pédagogue possède les qualités
suivantes :
1. Il écoute les élèves et détermine ce
dont ils ont besoin pour s’améliorer, et
il est un bon coach.
2. Il a une bonne maîtrise de son
domaine, mais à un niveau conscient;
il a un cadre conceptuel.
3. Il peut faire preuve d’empathie envers
les élèves; il sait quand ils ont peur,
sont frustrés ou sont fatigués.
D’où croyez-vous que provient
votre passion pour la
formation médicale?
Ma passion pour la formation médicale est
née du fait que j’ai eu de bons professeurs.
Au fil des ans, l’accent a été mis non plus
sur l’enseignant, mais sur l’apprenant. On
entend moins les enseignants dire « je leur
ai dit ça » que « ils s’en sont occupé ». Des
plans de cours aux activités professionnelles
confiables (APC).
Quels moments forts avez-vous vécus
jusqu’à maintenant dans votre carrière?
Quels défis avez-vous dû surmonter?
Parmi les faits marquants, soulignons le passage d’un programme
d’études traditionnel à la Faculté de médecine de l’Université
de l’Alberta à un programme d’apprentissage par résolution de
problèmes (ARP); la création d’un programme de compétences
cliniques pour les étudiants en médecine et la participation à la
création d’une nouvelle école de médecine et d’un programme de
rhumatologie au Népal.
Quelle est la réalisation dont vous êtes
le plus fier jusqu’à maintenant?
Les moments dont je suis le plus fier : recevoir un appel téléphonique
d’un étudiant ou d’un résident qui a posé un diagnostic ou
traité un patient avec assurance en utilisant les outils d’examen
physique ou les principes que je lui ai enseignés.
Avez-vous le souvenir d’un professeur
qui vous a inspiré et qui a orienté
votre propre parcours vers l’enseignement?
Un bon professeur : le Dr A. M. Edwards (Buzz), qui m’a enseigné
pendant ma première année d’externat clinique. Il se souciait des étudiants et des patients. Il était immensément
curieux et il s’amusait toujours à
faire ce qu’il faisait.
Plus récemment, vous avez
contribué à faire progresser le
traitement de l’arthrite au Népal
et dans les communautés des
Premières Nations. Au Népal,
vous avez contribué à lancer le
premier programme de formation
en rhumatologie. Pouvez-vous
nous en dire plus sur votre
travail au Népal ainsi que sur les
communautés des Premières
Nations ici au Canada?
Au Népal, il n’y avait que deux rhumatologues,
travaillant dans le même hôpital
public; nous avons mis en place un cadre
complet de formation des résidents basé
sur les normes du Collège royal, recruté
deux diplômés en médecine interne, qui
ont depuis obtenu leur diplôme. Les cliniques
des communautés des Premières
Nations étaient moins durables; les problèmes qui s’y posent ne
peuvent être résolus simplement en déplaçant le système de soins
de santé conventionnel vers la réserve.
On entend fréquemment parler des inégalités dont
sont victimes les groupes des Premières Nations
sur le plan de l’accès à des soins de santé de qualité.
Qu’est-ce qui explique qu’il existe toujours une telle
lacune et quelles mesures devraient être prises (par
le gouvernement et les dirigeants) pour y remédier?
Je n’ai pas la compétence pour répondre à cette question. La littérature
sur les résultats en matière de santé indique que les patients
riches et bien éduqués s’en sortent mieux, quelle que soit
la maladie dont il est question. Je suppose qu’à moins de s’attaquer
à l’éducation, à la pauvreté et aux inégalités sociales, rien de
ce que nous ferons au sein du système de soins de santé lui-même
n’aura d’incidence notable.
En tant qu’enseignant et formateur respecté,
que conseillez-vous aux futurs rhumatologues?
Conseil à un futur rhumatologue : assurez-vous d’explorer la
rhumatologie dans toute son étendue avant de vous surspécialiser.
Je constate que de nombreux centres disposent de cliniques
très spécialisées au sein desquelles les résidents en rhumatologie
effectuent des stages; il y a quelque chose à dire sur le fait d’être suffisamment polyvalent pour passer rapidement de la
polyarthrite rhumatoïde (PR) au lupus érythémateux disséminé
(LED) ou à une maladie touchant le mécanisme des articulations
ou des tendons.
Si vous n’étiez pas rhumatologue ou
professeur enseignant, quel autre parcours
professionnel auriez-vous choisi?
J’aurais pu être architecte ou mathématicien.
Si vos journées comptaient une heure de plus,
comment l’utiliseriez-vous?
Je passerais plus de temps dans le jardin.
Si vous vous retrouviez sur une île déserte,
quel livre aimeriez-vous apporter avec vous?
Si Wikipédia était un livre, c’est ce que j’apporterais.
Stephen Aaron, M.D., FRCPC
Professeur, Département de médecine,
Division de rhumatologie,
Faculté de médecine,
Université de l’Alberta
Edmonton (Alberta)
|