banner

Printemps 2021 (Volume 31, numéro 1)

Un survol de l'ACR Convergence 2020

Par Philip A. Baer, M.D., FRCPC

Télécharger la version PDF

L’ACR a judicieusement adopté un mode entièrement virtuel pour son assemblée de 2020 au printemps, renommée « ACR Convergence ». À l’arrivée du mois de novembre, nous étions tous des habitués des réunions virtuelles, entre autres sur des plateformes telles que Zoom, GotoMeeting, MS Teams et Webex. J’ai « participé » à l’EULAR 2020 durant la première vague de la pandémie. Il était facile de naviguer entre les affiches, mais la plateforme avait du mal à gérer le grand nombre de participants aux séances en direct.

Étant donné l’impossibilité de prendre de vraies vacances, le fait de m’absenter de mon travail du jeudi au lundi pour la conférence de l’ACR s’apparentait au genre de vacances qui n’en sont pas vraiment, mais c’était tout de même une pause. L’inscription et l’introduction à la plateforme ACR Convergence se sont bien passées. Comme pour toutes les réunions de ce genre, on retire des avantages proportionnels au temps investi. J’ai passé du temps à parcourir le programme, à trouver des affiches intéressantes et des résumés des séances plénières. Il était facile de télécharger les fichiers PDF et les diapositives PowerPoint pertinents ainsi que d’écouter les courts résumés audio de la plupart des affiches. Voici un renseignement précieux pour ceux qui consultent toujours les ressources de la réunion, qui seront disponibles en ligne jusqu’à la mi-mars 2021 : dans les séances individuelles sous l’onglet FICHIER, aucun fichier ne peut être répertorié, mais vous trouverez les fichiers PDF pertinents en cliquant sur le nom d’un conférencier particulier et en regardant sous l’onglet FICHIER.

Une fois que la conférence lancée, plus de 16 000 participants de 111 pays différents se sont joints à la plateforme. Un triomphe pour l’ACR, mais une immense perte pour les hôtels et les restaurants de Washington, D.C., où la réunion de 2020 devait avoir lieu à l’origine immédiatement après les élections américaines. La plupart d’entre nous étaient contents de ne pas se trouver là en plein milieu de la pandémie. Même avec tous ces gens en ligne, le serveur n’a jamais planté et mon accès à la réunion de l’ACR n’a jamais échoué, mais la qualité vidéo était très variable. Le flux gelait parfois, mais la fonction de clavardage m’a confirmé que je n’étais pas le seul dans cette situation. La sagesse du choix de préenregistrer bon nombre des conférences et de faire participer ensuite les présentateurs à une séance de questions et réponses en direct s’est imposée à l’évidence. Pour une expérience optimale, il valait mieux télécharger les diapositives à l’avance et lire les fichiers PDF tout en écoutant les conférenciers.

La séance d’ouverture a été assurée par le Dr Eric Rubin, l’actuel rédacteur en chef de la revue NEJM, qui a fait une excellente présentation sur la COVID-19, traitant des médicaments et des vaccins potentiels. Une bonne partie de cette information avait été publiée peu avant dans la revue NEJM. A suivi une brève rétrospective de l’année avec les Drs Yazdany et Bucala.

Parmi les prix décernés par l’ACR figure la médaille d’or présidentielle, attribuée au Dr James O’Dell, reconnu pour RAIN et RACAT. Il s’agit de la plus haute distinction que l’ACR puisse octroyer, en reconnaissance des réalisations exceptionnelles en rhumatologie d’une personne au cours de l’ensemble de sa carrière. De plus, l’un des nôtres, Ciarán Duffy, a été reconnu en tant que maître de l’American College of Rheumatology.

Le grand débat mettait en vedette Vibeke Strand, M.D., du côté pour et Michael Weinblatt, M.D., du côté contre de la proposition selon laquelle « les inhibiteurs de la Janus kinase devraient/ ne devraient pas être utilisés avant les produits biologiques à la suite d’un échec du méthotrexate dans le traitement de la PR ».Le Dr Weinblatt l’a clairement emporté à mon avis. Ses 22 années d’expérience avec les agents anti-TNF sont un atout important, de même que le déclin des possibilités pour les patients en FAM ou en rémission, bien que les inhibiteurs de JAK présentent les avantages d’une administration par voie orale, d’une efficacité rapide, de meilleures données sur l’usage en monothérapie et l’obtention de résultats supérieurs à ceux offerts par les agents anti-TNF. Dans le sondage officiel, le côté contre l’a emporté par une marge de 2:1.

L’un des avantages du mode virtuel est que si on s’intéresse à deux séances qui ont lieu en même temps, pas de problème : on peut passer de l’une à l’autre ou en écouter une en direct et l’autre plus tard. Plus besoin de courir entre des salles de conférence diamétralement opposées dans un immense centre de congrès, bien que l’on perde aussi les bienfaits de cette activité physique. Rester assis pendant des heures devant un ordinateur est plus pénible et nuisible pour la santé physique que beaucoup de gens auraient pu l’imaginer à l’ère prépandémique. Les inconvénients habituels des réunions en ligne étaient aussi tangibles : pas de discussions individuelles avec les présentateurs d’affiches, impossibilité de tomber sur une affiche accrocheuse en déambulant dans le hall et pas de rencontres fortuites avec des collègues.

Un autre moment fort pour moi a été l’impressionnante conférence Phillip Hench, présentée par le Dr Gerd Burmeister et portant sur l’histoire des thérapies biologiques en rhumatologie. Elle nous a rappelé le chemin parcouru au cours des 20 dernières années.

Lors de réunions en personne, il y a toujours une dichotomie entre le programme officiel des conférences, des affiches et des symposiums et le programme non officiel que sont le réseautage, le partage de repas et de boissons avec des collègues et la visite des attraits touristiques de la ville hôte. Les deux apportent de la valeur et rehaussent l’expérience globale de la réunion. Une voie parallèle similaire existe aussi dans les réunions virtuelles. J’appellerais cela l’ACR par rapport au « MÉTA-ACR ». Le méta-ACR comportait le programme quotidien de l’ACR offrait des mises à jour, des gazouillis, des jeux-questionnaires et d’éléments changeant la donne parmi lesquels choisir. Dans la même veine, l’excellent événement RheumNow,, dirigé par le Dr Jack Crush, comprenait deux programmes en soirée durant la réunion, avec le Dr Artie Kavanaugh et une équipe tournante d’experts invités qui se sont penchés sur les principaux points saillants. Parmi les autres méta-aspects informels, citons les causeries et les séances de questions et réponses accompagnant chaque présentation. Deux collègues et moi avons maintenu une discussion textuelle de groupe tout au long de la réunion, nous motivant l’un l’autre et soulignant les séances auxquelles il serait intéressant de participer.

Dans l’ensemble, ACR Convergence 2020 a offert une expérience satisfaisante. La réunion de 2021 en prévue pour novembre à San Francisco, mais je m’attends à ce qu’il y ait toujours un volet virtuel.

Philip A. Baer, MDCM, FRCPC, FACR
Rédacteur en chef, JSCR
Scarborough (Ontario)



Le code d'accès pour accéder à ce site est disponible à la page 4 du dernier numéro du Journal de la Société canadienne de rhumatologie (JSCR) ou dans la partie supérieure du plus récent courriel de diffusion de la version en ligne du JSCR que vous avez reçu. Les professionnels de la santé peuvent également obtenir le code d'accès en envoyant un courriel à l'adresse suivante : CRAJwebmaster@sta.ca.

Mémoriser