Été 2021 (volume 31, numéro 2)
Prix du formateur d’enseignants de
la SCR en 2021 : Dre Elaine Yacyshyn
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Quelle a été votre première pensée lorsque vous avez appris que vous remportiez ce prix? J’étais en clinique avec un résident et j’ai trouvé incroyable d’apprendre la nouvelle
alors que j’étais en train d’enseigner. Je
suis très honorée d’avoir reçu ce prix; c’est
un véritable privilège d’être reconnue par
mes pairs. Je suis également très reconnaissante
envers ceux qui ont proposé ma
candidature; envers les nombreux résidents
et fellows avec lesquels j’ai travaillé,
ainsi qu’envers mes collègues à l’échelle
locale et nationale.
Avez-vous le souvenir d’un professeur
qui vous a inspirée et qui a orienté votre
propre parcours vers l’enseignement? J’ai eu la chance d’avoir d’excellents professeurs qui m’ont inspirée et encouragée à devenir une éducatrice clinicienne. Mes enseignants les plus remarquables se distinguent par le lien personnel qu’ils ont établi avec les apprenants. Je me souviens de mon enseignante de maternelle, une femme des plus gentilles qui partageait ses biscuits à la récréation. De nombreux enseignants du secondaire ont passé du temps à éveiller la curiosité à l’égard de leurs matières. À l’université, un professeur de chimie est monté sur scène pour me féliciter lors de la cérémonie de remise des diplômes. Je me souviens également de nombreux talentueux professeurs en rhumatologie qui m’ont encouragée à faire de mon mieux et qui ont passé du temps à discuter avec moi et à me guider pour que je puisse atteindre mon plein potentiel.
J’ai également été inspirée par mes apprenants qui posent des questions difficiles et m’encouragent à travailler avec eux sur certaines questions ainsi qu’à repousser mes limites.
Ce sont les enseignants passés et présents qui ont fait preuve
de bonté, de générosité et de sagesse, et qui m’ont aidée à me
concentrer sur mes études en médecine.
Selon vous, quelles sont les qualités d’un bon pédagogue? Ma philosophie consiste à faire en sorte que tous les apprenants
acquièrent des connaissances, des aptitudes et des compétences
en médecine.
Ma principale méthode d’enseignement est l’apprentissage fondé
sur le contexte. Je profite des occasions d’observer et d’interagir, de
fournir une rétroaction en temps opportun et de stimuler la motivation
pour l’apprentissage. Les étudiants apprennent mieux en
tant qu’apprenants actifs. J’estime qu’un enseignant joue un rôle de
facilitateur et de mentor, et non de fournisseur de connaissances.
J’essaie de comprendre les connaissances de mes élèves et, grâce
aux interactions, de transformer leurs faiblesses en forces.
Je crois également en la « fonction de
médecin » selon Cruess et ses collègues.
Les auteurs affirment que les médecins ont
des rôles de guérisseurs, de professionnels
et d’enseignants qui peuvent intégrer les
points de vue scientifiques et humanistes
de la médecine.
Les apprenants ont besoin d’évaluations
et de rétroactions régulières. Mon objectif
est d’enseigner et d’encadrer au meilleur
de mes capacités. Je crois qu’il est important
pour moi de continuer à me remettre
en question, et je recherche les occasions
de devenir une meilleure enseignante.
En tant que directrice du programme
de rhumatologie à l’Université de
l’Alberta, quelles sont les difficultés et les
possibilités qui se sont présentées à vous? J’ai eu la chance d’être la directrice du
programme de rhumatologie à l’Université
de l’Alberta. Ce poste m’a permis de poursuivre mon rôle d’éducatrice
clinicienne.
J’ai ainsi contribué à optimiser le programme de résidence en
rhumatologie à l’Université de l’Alberta. J’ai bénéficié du soutien
de collègues qui étaient tout aussi passionnés que moi par l’enseignement
et qui m’ont aidée à atteindre ces objectifs. En tant que
directrice du programme, j’ai pu rencontrer un grand nombre
de mes homologues canadiens. J’ai été inspirée et encouragée
par mes pairs, et j’ai pu poursuivre mes efforts d’enseignement
à l’échelle nationale. La possibilité d’établir un réseau avec de
nombreux collègues extraordinaires s’est avérée très gratifiante et
agréable.
C’était toujours difficile de choisir les résidents admis au programme,
parmi tous les excellents candidats. Les compétences de
nos apprenants ne cessent de m’impressionner. C’est valorisant
de travailler avec les résidents et de les voir devenir d’excellents
collègues en très peu de temps.
Vous avez également agi à titre d’examinatrice pour l’examen
de rhumatologie du Collège royal des médecins et chirurgiens
du Canada (CRMCC) et de présidente des examens pendant
deux mandats. Vous êtes actuellement membre du Comité des
examens du CRMCC, qui supervise tous les examens du Collège
royal. En ce moment, travaillez-vous sur des changements
passionnants dont vous pouvez nous faire part? Nous vivons une période sans précédent au Collège royal, car
nous sommes au beau milieu de la pandémie. C’est impressionnant
de voir tous les intervenants travailler ensemble pour maintenir
les normes élevées des évaluations tout en se préoccupant
des apprenants. Au cours de l’année dernière, je suis passée de
présidente des examens de rhumatologie à membre du Comité
des examens du Collège royal. Les commissions d’examen du
Collège royal continuent de travailler fort pour préparer des
outils valables permettant d’évaluer les compétences de manière
sûre.
En tant qu’enseignante et formatrice respectée,
que conseillez-vous aux futurs rhumatologues? Si vous aspirez à une carrière qui vous donne l’occasion de voir
des patients extraordinaires; d’effectuer des recherches de haut
niveau et d’enseigner à des apprenants fantastiques, vous devriez
envisager la rhumatologie! Nous avons la chance d’avoir des carrières
très enrichissantes.
Combien de tasses de café vous faut-il
pour avoir une journée productive? La plupart des gens qui me connaissent savent que je ne bois pas
de café. J’aime les tisanes, mais mon plaisir coupable est un thé
chai au lait d’amande.
Avez-vous un talent caché que peu de gens connaissent? J’aime beaucoup jouer du piano; j’avais l’habitude d’en jouer
quand j’étais enfant. J’ai recommencé à prendre des cours il y a
quelques années, et j’adore jouer du Chopin. J’ai également appris
de mon professeur de piano à quel point il faut être patient en
tant que professeur!
Que feriez-vous si vous n’étiez pas rhumatologue? Je pense que je serais une enseignante et, comme mon institutrice
de maternelle, je distribuerais des biscuits Peak Frean!
Dre Yacyshyn recevant le Prix du formateur d’enseignants de
la SCR lors du gala virtuel en février.
Elaine Yacyshyn, M.D., FRCPC
Professeure agrégée et rhumatologue,
Département de médecine,
Faculté de médecine et de médecine dentaire,
Université de l’Alberta
Edmonton (Alberta)
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