Été 2021 (volume 31, numéro 2)
L’évaluation des
soins rhumatologiques
multidisciplinaires en C.-B. vue par
les patients, les rhumatologues
et les infirmières
Par Glory Apantaku, M. Sc., Michelle Teo, M.D., FRCPC, et Mark Harrison, M. Sc., Ph. D.
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Les rhumatologues de la Colombie-Britannique (C.-B.)
peuvent, depuis 2011, utiliser le code de facturation Évaluation
multidisciplinaire des soins pour obtenir un remboursement
supplémentaire lorsqu’ils sont accompagnés d’une
infirmière pour la consultation avec des patients atteints de certaines
affections rhumatismales. L’idée était d’offrir aux patients
des conseils et des renseignements non prescriptifs de la part
d’une infirmière en rhumatologie. En modifiant les façons de
travailler des rhumatologues, on espérait qu’ils puissent consacrer
plus de temps à leurs patients.
À l’aide de 45 entrevues auprès de 21 patients, 12 rhumatologues
et 12 infirmières de cabinets privés et communautaires
dans quatre des cinq autorités sanitaires de la C.-B., nous
voulions décrire la prestation des soins multidisciplinaires en
C.-B. relevant de ce code de facturation et ses effets perçus sur
les soins. Le mode de prestation des soins multidisciplinaires
variait beaucoup et chaque cabinet avait sa propre structure
de rendez-vous. Nous en avons relevé trois grandes catégories.
Dans certains cabinets, les rendez-vous étaient séquentiels, les
patients rencontrant individuellement le ou la rhumatologue et
l’infirmière. Dans certains cabinets, le patient, le ou la rhumatologue
et l’infirmière se rencontraient ensemble. Dans d’autres
cabinets, une combinaison des deux modes était employée,
c’est-à-dire que le patient rencontrait l’infirmière après la rencontre
avec les deux professionnels.
Les patients ont aimé la présence d’une infirmière, car cela
leur a permis d’avoir plus d’échanges avec un professionnel de
la santé. Ils ont trouvé que les échanges avec l’infirmière étaient
instructifs et les aidaient à mieux comprendre leur état de santé
et leur médication. Les rhumatologues ont estimé que la présence
d’une infirmière améliorait l’efficacité, en augmentant
le nombre de patients vus et en réduisant le délai d’attente.
L’interaction avec le patient était plus productive, car ils pouvaient
s’en tenir à la dimension médicale tout en sachant que
l’infirmière instruirait le patient sur la médication et la gestion
de la maladie. Nous avons constaté que l’instruction du patient
était l’un des principaux rôles de l’infirmière selon ce modèle
interdisciplinaire de soins.
Des rhumatologues et infirmières ont évoqué les difficultés
d’adoption de cette façon de faire, principalement parce qu’à
défaut d’orientations précises sur le rôle et le champ d’action
des infirmières en vertu de ce code de facturation, la formation
donnée par les rhumatologues prenait beaucoup de temps. Toutefois,
les rhumatologues ont pu tirer parti de l’expérience de
leurs collègues et personnaliser le rôle des infirmières pour qu’il
convienne mieux à leur pratique; et, après une période d’adaptation,
les rhumatologues ont trouvé que la participation des
infirmières gratifiante pour eux et leurs patients.
Les rhumatologues et les patients que nous avons sondés dans cette
étude étaient favorables au rôle des infirmières dans l’évaluation
multidisciplinaire des soins et estimaient que les infirmières en
rhumatologie améliorent généralement les soins aux patients.
Glory Apantaku, M. Sc.
Adjointe de recherche, Université de la Colombie-Britannique,
Faculté des sciences pharmaceutiques
Vancouver (Colombie-Britannique)
Michelle M. Teo, M.D., FRCPC
Rhumatologue,
Penticton Regional Hospital
Penticton (Colombie-Britannique)
Mark Harrison, M. Sc., Ph. D.
Professeur agrégé, Université de la Colombie-Britannique,
Faculté des sciences pharmaceutiques
Vancouver (Colombie-Britannique)
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