Hiver 2020 (Volume 30, numéro 4)
Nouvelles de la Saskatchewan
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Nos plans pour l’exercice de la rhumatologie en
2020 à Saskatoon ont été totalement bouleversés
par la pandémie de COVID-19. Tout a commencé par
un voyage dans la belle ville de Victoria, en Colombie-
Britannique, à l’occasion de la réunion scientifique
de la Société canadienne de rhumatologie
(SCR) en février 2020. Dès notre retour dans les
Prairies, nous nous sommes retrouvés en confinement
total.
En raison du nombre croissant d’annulations des
consultations en personne en mars 2020, il était clair
qu’il ne serait rapidement plus possible d’exercer la
rhumatologie de la façon habituelle. Les prévisions
initiales de notre ministère de la Santé concernant
la COVID-19 faisaient état de 150 000 à 400 000 infections
dans la province, et de 3 000 à 8 000 décès.
Ainsi, après une série de réunions consultatives avec
différentes parties prenantes, de nombreux rhumatologues
de la Saskatchewan ont convenu d’un accord
sur la pandémie. Cela nous a permis de recevoir
un salaire mensuel pendant trois mois et de prodiguer
des soins virtuels tout en étant disponibles
pour être redéployés selon les besoins de la province
au moment voulu.
En ce qui concerne la prestation de soins virtuels
en rhumatologie, la courbe d’apprentissage a été
abrupte. D’une pratique essentiellement tactile,
consistant à examiner les gens de près, nous avons
dû passer à l’évaluation de l’activité articulaire par
téléphone, ce qui n’était pas sans difficulté. Nous
avons également dû répondre à de nombreuses questions
sur cette nouvelle maladie et ses répercussions
uniques sur notre population immunodéprimée.
Heureusement, la SCR et de nombreuses entreprises
pharmaceutiques ont apporté un excellent soutien
aux séances d’apprentissage WebEx, extrêmement
instructives. Cela nous a permis de tirer les leçons
des expériences liées à la COVID-19 de rhumatologues
d’autres régions du monde qui étaient plus
avancées dans la courbe de la pandémie. Dans l'ensemble,
l’information était rassurante pour ceux qui
étaient anxieux de prescrire en pleine pandémie un
traitement immunosuppresseur à des personnes
immunodéprimées. Un grand merci à tous ceux qui
ont contribué à la mise en oeuvre de ces possibilités
d’apprentissage.
Au moins cinq rhumatologues ont été appelés à différentes
périodes de l’accord sur la pandémie pour
travailler en médecine interne. Pendant ce temps,
nous avons annulé notre travail en cabinet en milieu
communautaire et avons assumé des tâches en médecine
interne. Pour les rhumatologues ayant moins
d’expérience en médecine interne, ce fut une leçon
d’humilité, puisqu’ils dont dû prendre en charge
des maladies qu’ils n’avaient pas vues depuis un
certain temps. À l’image des énormes progrès thérapeutiques
dans le domaine de la rhumatologie, il
y a apparemment eu des avancées semblables dans
le traitement de maladies internes complexes. Heureusement,
les résidents très compétents étaient
là pour nous guider dans cette aventure. Toutefois,
nous avons bien réalisé d’après leurs commentaires
sur nos fiches d’évaluation que nous n’étions pas de
taille pour prendre leur place.
Notre accord sur la pandémie a pris fin au mois
de juin 2020 et, par la suite, nous avons lentement
vu quelques patients se présenter pour des consultations
en personne. Heureusement, la province a
continué à soutenir notre pratique en maintenant
les codes de facturation de la consultation virtuelle.
À l’heure actuelle, environ 60 % de nos consultations
se font en personne et 40 %, en mode virtuel.
Cette répartition repose uniquement sur la préférence
des patients. Nous avons constaté que de
nombreux patients vivant hors de la ville et ceux
présentant des maladies concomitantes préfèrent
les soins virtuels, craignant d’avoir à se rendre
à Saskatoon, où nous continuons à détecter un
nombre modeste, mais constant, de cas positifs de
COVID-19. La diminution des contacts personnels
nous a permis d’étaler les consultations et de procéder
à la désinfection nécessaire entre les patients.
Cela nous donne également le temps nécessaire
pour discuter des mérites du port d’un masque ou
d’une autre protection faciale appropriée avec certains
de nos patients moins enthousiastes.
Nous vivons et pratiquons la rhumatologie dans
une époque intéressante. Forts de l’optimisme déterminé
des Prairies, nous continuons à espérer
que 2020 se terminera sur une meilleure note
qu’elle a commencé.
Regan Arendse, M.D., FRCPC
Professeur adjoint d'enseignement clinique,
Université de la Saskatchewan, Saskatoon (Saskatchewan)
Par Bindu Nair, M.D., M. Sc., FRCPC
Salutations de la Saskatchewan! L’année 2020 a
certainement apporté son lot de surprises pour
nous tous, et notre communauté de la rhumatologie
s’est unie pour relever les défis. Pour certains
d’entre nous, la courbe d’apprentissage a
été abrupte, mais aujourd’hui, les patients de la
Saskatchewan bénéficient d’une formule hybride
de rendez-vous virtuels et de consultations en personne
sécuritaires, selon les besoins. Au début de
la pandémie, nos collègues des services hospitaliers
avaient besoin d’aide, et des rhumatologues
extraordinaires ont répondu à l’appel et ont travaillé
comme médecins traitants pour les équipes
internes de médecine. Cet automne, notre cours
de base sur les troubles musculosquelettiques destiné
aux étudiants de premier cycle a été présenté
de manière virtuelle et a été bien accueilli par les
étudiants en médecine. Notre groupe provincial de
rhumatologie demeure soudé et continue à avoir
des discussions animées grâce à des vidéoconférences
scientifiques hebdomadaires.
Nous sommes heureux d’accueillir notre collègue,
la Dre Cairistin McDougall, qui exerce à
Regina et qui est devenue la quatorzième rhumatologue
pour adultes de la Saskatchewan. Nous
sommes également ravis que les Drs Kate Neufeld
et Hon Yan Ng se joignent à la division de rhumatologie
pédiatrique du Jim Pattison Children’s
Hospital à Saskatoon.
Bindu Nair, M.D., M. Sc., FRCPC
Professeure de médecine, Division de rhumatologie
Université de la Saskatchewan, Saskatoon (Saskatchewan)
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