Hiver 2020 (Volume 30, numéro 4)
Mise à jour de l'AMRQ
Par Nathalie Langlais, M.D., FRCPC
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Deux périodes fort différentes, mais toutes deux riches
en rebondissements, auront marqué l’année 2019-2020
au Québec.
L‘automne 2019 aura été le théâtre de négociations serrées
et parfois difficiles entre la FMSQ et le ministère de la Santé
et des Services sociaux. Vous vous souviendrez que le Ministère,
désireux de réaliser d’importantes économies récurrentes,
voulait alors que les spécialistes du Québec consentent à des
réductions tarifaires substantielles, ce qui ne s’est pas avéré.
Plutôt, au terme de ces négociations, est né l’Institut de la pertinence,
une plateforme véritablement unique où toutes les
associations médicales ont désormais la possibilité d’exposer
leurs points de vue sur les économies récurrentes et possibles
dans leur pratique respective. Ainsi, certains pourraient vouloir
revoir à la baisse leur grille tarifaire ou encore éliminer des
actes devenus superflus ou obsolètes, tandis que d’autres voudraient
plutôt proposer la modification de mesures cliniques,
à savoir leur fréquence et/ou leur pertinence, la clientèle à cibler,
etc. en fonction du principe de plus en plus répandu qui
consiste à « choisir avec soin » (Choosing Wisely). Pour l’AMRQ,
l’exercice est le bienvenu; en effet, il nous permettra notamment
de mettre de l’avant des idées et des solutions innovantes
destinées à offrir les meilleurs soins possible à nos patients.
L’objectif ici est donc double : améliorer l’efficience des soins
tout en répondant présents à cet exercice. Il s’agit là d’une belle
occasion de présenter notre point de vue sur des mesures, qui,
nous le croyons, seront saluées tant par le Ministère que par
nos confrères et consoeurs.
Au printemps 2020, la pandémie de COVID-19 s’est abattue
sur le Québec alors que personne ne s’y attendait. Notre
province était la plus touchée au Canada avec un pourcentage
élevé d’infections dont 25 % des cas chez les professionnels de
la santé. Les CHSLD ont été frappés de plein fouet et les médecins
spécialistes, appelés en renfort auprès de cette population
particulièrement vulnérable. En rhumatologie, notre pratique a
alors changé du tout au tout et la télémédecine est devenue, du
jour au lendemain, la nouvelle façon de faire. La plupart de nos
activités se sont poursuivies avec cette nouvelle réalité. Nous
avons été moins touchés par le délestage des activités cliniques
que ne l’ont été les médecins dans d’autres spécialités. Durant
la première vague de la pandémie, beaucoup d’activités ont dû
être suspendues, dont des chirurgies et des endoscopies, et de
nombreux examens en radiologie. Ces interruptions de services
et report d’opérations et d’examens auront des répercussions
sur notre système de santé, et ce, pour des années à venir. Au
cours de cette même période, plusieurs rhumatologues sont
allés prêter main-forte aux unités COVID et ont prodigué des
soins aux patients qui y étaient hospitalisés, et nous leur en
sommes reconnaissants. Durant quelque six semaines en début
de pandémie, la direction générale de la Santé publique du
Québec a réquisitionné la majorité des réserves d’hydroxychloroquine
pour les cas de COVID avec comme conséquence que
seuls certains patients, notamment ceux atteints de lupus, ont
pu poursuivre leurs traitements. Notre Association a tout mis
en oeuvre pour que ceux-ci puissent continuer d’avoir accès au
médicament. Or, nos efforts sont malheureusement restés vains
jusqu’à ce que finalement la Santé publique lève son ordonnance
et permette aux patients privés de leur médication de
reprendre leurs traitements.
Nous sommes à présent dans la deuxième vague de la pandémie
et cette fois, le virus circule partout dans la communauté
et touche dorénavant une population plus jeune. Devant ce
triste état de fait, la Santé publique a malheureusement dû se
résoudre à imposer de nouvelles restrictions à la population
dans l’espoir de limiter la propagation du virus, surtout avec
l’hiver qui est à nos portes et la saison de la grippe, des rhumes
et autres virus qui risquent de venir compliquer les choses.
Fidèles à notre serment d’Hippocrate, nous nous devons
d’observer les directives et consignes gouvernementales, et de
témoigner notre soutien à nos patients.
Je termine en vous souhaitant de demeurer en santé et de
garder le moral en ces temps difficiles.
Nathalie Langlais, M.D., FRCPC
Présidente, Association des médecins rhumatologues du Québec
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