Printemps 2019 (Volume 29, numéro 1)
L’Étude canadienne sur
la myopathie inflammatoire
Par Valérie Leclair, M.D., FRCPC, Océane Landon-Cardinal, M.D., FRCPC et Marie Hudson, M.D., FRCPC
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Notre compréhension et prise en charge des myopathies
autoimmunes (MAI) semble se trouver à la croisée des
chemins. Des progrès importants ont été réalisés, mais
il reste encore beaucoup de travail à accomplir. Toutefois, la rareté
et l’hétérogénéité des MAI compliquent la recherche dans
ce domaine. En nous appuyant sur le solide bagage canadien
en ce qui concerne la recherche collaborative en rhumatologie,
nous avons créé l’Étude canadienne sur la myopathie inflammatoire
(ECMI) pour surmonter ces obstacles et apporter une riche
contribution à ce domaine fascinant.
Parmi les forces de cette étude, mentionnons les suivantes :
1) cohorte prospective, longitudinale et multicentrique selon
le mode d’installation, 2) équipe multidisciplinaire comprenant
des membres débutants du corps professoral hautement qualifiés
ayant terminé une formation postdoctorale sur la myosite
aux États-Unis et en Europe, ainsi que de l’expertise dans un
large éventail de domaines, notamment la pathologie, la pneumologie
et la radiologie, 3) participation de spécialistes des
sciences fondamentales pour saisir les occasions translationnelles
et 4) relations bien établies avec les organismes de professionnels
et de patients afin de promouvoir les connaissances.
Le protocole de collecte de données comprend quelques
formulaires mis au point par l’International Myositis Assessment
and Clinical Studies (IMACS) aux NIH afin de faciliter les collaborations
internationales. Les prélèvements de sérum ont lieu à
l’inclusion et chaque année et ils sont conservés à Calgary. Les
biopsies musculaires sont analysées de façon centralisée à Montréal.
L’ECMI comporte actuellement 11 sites (Figure 1) et plus de
140 sujets, certains comptant jusqu’à cinq ans de suivi. À ce jour,
on a entrepris plusieurs projets de recherche portant sur la qualité
de vie liée à l’état de santé, l’utilisation d’immunoglobuline
intraveineuse (IgIV), la maladie interstitielle du poumon associée à la myosite, la vidéocapillaroscopie du le sillon latéral de l’ongle,
le dépistage de tumeurs et les nouveaux anticorps. Financée par
la bourse de l’ICORA, l’ECMI renforce également ses capacités
afin de participer aux essais cliniques à répartition aléatoire portant
sur la myosite.
Les registres de recherche sur la myosite comme l’ECMI
peuvent grandement améliorer notre compréhension des MAI et
faciliter la recherche axée sur la découverte. De plus, le domaine
des MAI renferme des occasions passionnantes d'exercer la médecine
de précision. Au moyen de sa contribution et de la diffusion
de nouvelles connaissances, l’ECMI fait la promotion des soins de
qualité internationale pour les Canadiens atteints de MAI.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’ECMI, y orienter
des patients ou même si vous envisagez d’y participer, veuillez
communiquer avec la Dre Marie Hudson à l’adresse suivante :marie.hudson@mcgill.ca.
Valérie Leclair, M.D., FRCPC
Unité de rhumatologie, Hôpital général juif
Professeure adjointe, Département de médecine, Université McGill
Montréal (Canada),
Océane Landon-Cardinal, M.D., FRCPC
Division de rhumatologie, Centre Hospitalier de l'Université de
Montréal,
Professeure adjointe,
Département de médecine, Université de Montréal
Montréal (Québec),
Marie Hudson, M.D., FRCPC
Médecin-chercheur, Hôpital général juif et Institut Lady Davis
Professeure agrégée, Département de médecine, Université McGill
Montréal (Québec)
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