Été 2018 (Volume 28, numéro 2)
Prix du formateur d'enseignants : Dre Anna Elfiky Oswald
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Selon vous, quelles sont les
qualités d’un bon pédagogue?
Dans quelles mesures possédezvous
ces qualités?
À mon avis, un bon enseignant est
une personne qui garde un objectif
à long terme à l’esprit, mais qui est
suffisamment souple pour tenter différentes
approches selon la situation.
J’accorde une grande valeur à l’enseignement
sur le tas, à ces moments où
nous prenons soin des patients et où
nous posons des questions visant à
déterminer « la raison d’être » et « ce
qu’il adviendrait si ». À long terme, je
cherche à m’assurer que les étudiants
possèdent les compétences d’apprentissage dont ils auront
besoin tout au long de leur vie pour cerner les problèmes
qui les laissent perplexes dans leur pratique et trouver un
moyen de les résoudre en consultant les publications et les
ressources auxquelles ils ont accès ainsi que leurs collègues.
Je crois que les enseignants doivent être disposés à
se montrer vulnérables, c’est-à-dire à montrer à leurs étudiants
ce qu’il convient de faire lorsque les choses ne se
déroulent pas comme prévu ou que l’on ignore ce qui ne
va pas avec un patient. De cette façon, nous pouvons tous
apprendre ensemble
Avez-vous le souvenir d’un professeur qui vous a
inspiré et qui a orienté votre propre parcours vers
l’enseignement médical?
Il me vient tellement de noms à l’esprit qu’il est difficile
de réduire la liste de noms. Pour ne nommer que quelques
personnes, je dirais Evelyn Sutton qui m’a vraiment prise
sous son aile et m’a montré comment devenir une enseignante
en rhumatologie de talent; Steve Aaron qui a consacré
temps et efforts pour partager avec moi son réseau de
principaux intervenants du domaine
de l’enseignement médical et qui m’a
aidé à tisser des liens avec eux afin
que je puisse réussir; et Paul Davis qui
m’a insufflé le courage de poursuivre
mon objectif d’une carrière universitaire
dans l’enseignement médical au
sein d’une grande université axée sur
la recherche conventionnelle.
Quelle a été votre première
pensée lorsque vous avez appris
que vous remportiez ce prix?
J’ai été réellement ravie d’apprendre
la nouvelle, honorée de joindre le
groupe d’enseignants remarquables à
qui on a décerné ce prix dans le passé et reconnaissante
pour le soutien de mes collègues ici à Edmonton et partout
dans le monde.
Vous avez occupé plusieurs postes d’enseignante et
de direction. Vous êtes clinicienne formatrice au
Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada.
À l’Université de l’Alberta, vous êtes directrice de
la formation médicale basée sur les compétences
à la Faculté de médecine et de médecine dentaire,
coordonnatrice du cours de maîtrise sur la
conception des programmes pour les professions de
la santé et codirectrice de la formation préalable aux
stages du programme de médecine.
Quels sont les aspects de l’enseignement que vous
préférez le plus?
Ce que je préfère de l’enseignement, c’est apprendre à
connaître mes étudiants et mes résidents au fil du temps
et voir leur visage s’illuminer lorsqu’ils commencent à assimiler
des notions.
Pouvez-vous nous parler de la formation médicale
basée sur les compétences?
Bien sûr, la formation médicale basée sur les compétences
dans le cadre du programme de résidence est
une approche pédagogique clinique selon laquelle les
attentes en matière de formation sont clairement reliées
aux compétences requises dans la pratique privée, les
expériences d’apprentissage sont organisées de façon
progressive pour permettre aux résidents de tirer parti
de leurs compétences existantes et les enseignants cliniques
donnent régulièrement aux résidents une rétroaction
pour les aider à renforcer leurs compétences, après
quoi ils vérifient si les résidents sont réellement en mesure
de faire ce qu’ils sont censés être capables de faire.
Dans le cas des enseignants et des programmes actuels
qui misent sur la prestation régulière d’une rétroaction
précise et pratique sur la façon dont les résidents
peuvent améliorer leurs compétences en milieu de travail
et les évaluations visant à vérifier si les résidents possèdent
les compétences dont ils ont besoin, la formation
médicale basée sur les compétences ne changera pas
tellement leur façon de faire, mais, pour les autres, je
crois que ce type de formation améliorera définitivement
leur méthode d’enseignement aux résidents.
La Dre Anna Oswald reçoit son prix des Dres Joanne Homik et Stephanie Keeling.
Compte tenu de votre longue expérience de
l’enseignement médical, à votre avis, quels
changements connaîtra l’enseignement médical
au cours de la prochaine décennie?
Je crois que la responsabilisation sociale s’inscrira de plus
en plus au coeur de nos préoccupations au cours de la
prochaine décennie. En d’autres mots, je crois que l’on
cherchera de plus en plus à s’assurer que nos diplômés
possèdent les compétences requises pour servir les intérêts
du public et qu’ils répondent aux besoins d’un plus grand
nombre de communautés.
En tant qu’enseignante et formatrice respectée,
que conseillez-vous aux futurs rhumatologues?
Mon conseil le plus précieux est de songer aux aspects de
votre travail que vous avez le plus aimés, puis d’en faire
un choix de carrière –, puisque, si vous aimez votre travail
et que vous avez hâte au lendemain, vous aurez trouvé un
objectif qui vaut la peine d’être poursuivi.
Vous êtes coincée sur une île déserte.
Quel livre aimeriez-vous avoir avec vous?
Probablement « Comment se construire un bateau »
Si vos journées comptaient une heure de plus,
comment l’utiliseriez-vous?
Je jouerais avec mes enfants – on ferait des batailles de chatouilles
et on jouerait à poupée, à des jeux de société, au
badminton, au basketball et aux cartes (mais pas aux cartes
Pokémon, je suis nul à ce jeu malgré les nombreuses fois où
mes enfants ont tenté de m’apprendre à jouer).
Anna Elfiky Oswald, M.D., FRCPC
Professeure associée,
Division de rhumatologie,
Département de médecine,
Université de l'Alberta
Edmonton (Alberta)
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