Été 2018 (Volume 28, numéro 2)
Prix du chercheur émérite : Dr John G. Hanly
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Quelle a été votre première pensée
lorsque vous avez appris que vous
remportiez ce prix?
J’étais honoré et enchanté de recevoir ce
prix prestigieux de la SCR, en particulier
vue le calibre des récipiendaires précédents
du prix. Être reconnu par ses pairs
est le plus beau compliment dans une
carrière universitaire. J’ai aussi vu le prix
comme une reconnaissance tangible de la
culture de soutien de la recherche fournie
par les membres de ma division à l’Université
Dalhousie, à Halifax.
Pourquoi êtes-vous devenu
rhumatologue? Quels sont les
facteurs ou les personnes qui vous
ont inspiré à entreprendre
cette carrière?
J’ai eu la chance de travailler avec de nombreuses personnes
sources d’inspiration, dont un grand nombre étaient des rhumatologues
de l’Irlande et du Canada. La personne qui a le plus suscité
mon intérêt pour notre spécialité est le Dr Barry Bresnihan,
qui était mon superviseur pendant une recherche académique
de deux ans à Dublin, en Irlande (1982-1984). C’était un clinicien
doué et un chercheur très engagé pour améliorer la prise en
charge des patients grâce à l’innovation et à la découverte. Il a été
mon mentor et ami jusqu’à son décès prématuré à l’âge de 67 ans.
Selon vous, quelles sont les qualités d’un
chercheur émérite?
L’enthousiasme pour son sujet, la planification stratégique avec
l’établissement de buts et de jalons pour réussir, la persistance
face à l’adversité, la capacité à trouver de bons collaborateurs, le
mentorat de collègues plus jeunes, la perspective et le sens de
l’humour.
Vous avez un grand intérêt pour le lupus érythémateux
disséminé, en particulier pour ses manifestations
neuropsychiatriques, mais votre travail a touché à
plusieurs domaines de la rhumatologie clinique. Avec
230 publications à votre crédit, dont 150 études
originales examinées par des pairs,
vous avez un dossier de recherche
particulièrement bien rempli.
Quelles avancées importantes votre
recherche vous a-t-elle permis de
réaliser?
Je ne prétends pas avoir réalisé des « avancées
importantes », mais j’ai essayé d’améliorer
la compréhension de la pathogenèse
et des résultats cliniques des maladies
rhumatismales. Dans le domaine des manifestations
neuropsychiatriques du lupus
érythémateux disséminé, j’espère que notre
travail a fourni une évaluation équilibrée
des aspects positifs et négatifs de la maladie
et qu’il servira de base à d’autres études.
Comment gérez-vous votre temps
pour réaliser et publier autant d’études originales?
La concentration, la persistance, l’établissement de priorités et
la chance d’avoir d’excellents collaborateurs et des collègues
encourageants.
Y a-t-il d’autres domaines d’intérêt que vous voudriez
approfondir un jour? Quels projets entreprendrezvous
dans un avenir proche?
Je continue de m’intéresser aux manifestations du lupus érythémateux
disséminé associées au système nerveux. Actuellement, je
travaille avec des chercheurs de mon établissement qui ont une
expertise en imagerie cérébrale afin de mieux comprendre les
anormalités fonctionnelles du cerveau des patients atteints du
lupus érythémateux disséminé.
Quelle est l’incidence de votre recherche sur les soins
cliniques aux patients? Que pouvez-vous transposer
du laboratoire de recherche à la salle d’examen? Quel
a été l’aspect le plus gratifiant de cette transmission
de savoir?
Nos études sur les résultats cliniques des manifestations neuropsychiatriques
du lupus érythémateux disséminé ont guidé la
façon dont nous informons les patients sur ce à quoi ils doivent
s’attendre de cette manifestation particulièrement troublante du lupus érythémateux disséminé et ont amélioré notre capacité à la
prendre en charge.
Le Dr John Hanly reçoit son prix de la Dre Joanne Homik.
Quels sont les aspects les plus gratifiants de votre
expérience dans le domaine de la rhumatologie et
quels sont les aspects les plus difficiles?
L’évolution des traitements de nombre de maladies rhumatismales,
qui sont passés des composés empiriques souvent inefficaces
à des traitements (biologiques) ciblés capables d’induire
une rémission durable. Interagir avec les patients qui font si bien
face aux énormes difficultés imposées par leur maladie. Des collègues
incroyables.
Vous êtes né en Irlande et avez obtenu votre diplôme
de médecine à la National University of Ireland, à
Cork. Pourquoi avez-vous fini par déménager au
Canada et y rester? Qu’aimez-vous le plus
à propos de Halifax?
Au départ, je suis venu au Canada pour suivre une formation supplémentaire
en rhumatologie, mais ma femme, Noreen (également
originaire d’Irlande et médecin) et moi étions tous deux ouverts
à la possibilité de rester si l’occasion se présentait. Par chance,
nous avons tous deux obtenu des postes à l’Université Dalhousie
à Halifax et nous n’avons jamais regretté notre décision de jeter
l’ancre dans cette jolie région du monde.
Vous êtes coincé sur une île déserte.
Quel livre aimeriez-vous avoir avec vous?
Un abonnement d’un an au The Irish Times, avec une option de
renouvellement.
On vous offre un billet d’avion pour la destination
de votre choix. Quelle serait-elle?
Nouvelle-Zélande – Des paysages intacts, du bon vin, la pêche à la
mouche et le rugby (All Blacks).
Quel conseil donneriez-vous à une personne
qui souhaite mener une carrière de
rhumatologue universitaire?
Si vous aimez les cas difficiles, utiliser la sagacité clinique pour
poser un diagnostic, nouer des relations avec des patients qui
sont aux prises avec une maladie chronique, utiliser des données
scientifiques de base pour mieux comprendre la maladie, avoir de
nouveaux médicaments pour induire et maintenir des réactions
cliniques, travailler avec des collègues formidables, c’est la carrière
qu’il vous faut!
Votre vrai jumeau est un pneumologue canadien
bien établi. Comment vous êtes-vous influencés
mutuellement dans la vie et dans vos carrières
médicales? Avez-vous déjà collaboré dans
la recherche?
Les frères et soeurs sont généralement proches, mais les vrais jumeaux
le sont encore plus. Même si nous sommes tous les deux
soucieux de réussir dans nos domaines respectifs, il n’y a pas eu
de chevauchement dans nos réalisations professionnelles. Par
contre, nos intérêts paraprofessionnels se rejoignent vivement
quand il est question de pêche à la mouche et de rugby!
John G. Hanly, M.D. FRCPC
Professeur de médecine et de pathologie
Directeur de recherche,
Département de médecine et
Division de rhumatologie,
Université Dalhousie et
Queen Elizabeth II Health Sciences Center
Halifax (Nouvelle-Écosse)
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