Hiver 2016 (volume 26, numéro 4)
Ma décision de rejoindre la rhumatologie
Par Natalia Pittman, M.D., FRCPC, M.Sc., B.Sc.
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Ma décision de me diriger vers la rhumatologie est survenue de façon inattendue. Ma ligne de visée avait toujours été, avant même d’être acceptée à la faculté de médecine, sur l’oncologie médicale. Toutefois, de nombreuses occasions se sont présentées à moi par inadvertance avant d’avoir eu à choisir ma spécialité et m’ont finalement amenée à changer de direction.
Pendant mes études de premier cycle à l’Université Memorial, j’ai participé à des projets de recherche excitants dans le domaine de la spondylite ankylosante et de l’arthrite psoriasique. À la faculté de médecine, j’ai tenté d’obtenir une rotation en médecine interne générale (MIG) ou en oncologie médicale pour un stage à venir à l’Université Queen’s à Kingston (Ontario), mais sans succès. On pouvait cependant m’y offrir un stage en rhumatologie, que j’ai accepté à contrecœur.
Mon expérience pendant ce stage m’a poussée à remettre en question ma décision d’aller vers l’oncologie médicale. J’ai vite réalisé que la rhumatologie comportait de nombreuses facettes qui me plaisaient et qui me parlaient. J’étais, et je demeure, fascinée par les présentations complexes et souvent inhabituelles des maladies. J’aime relever le défi de diagnostiquer un cas et d’établir ensuite les stratégies de prise en charge en tenant compte des nouvelles avancées en matière de médicaments biologiques. J’ai aussi vite reconnu la profonde relation continue qui s’établit entre le médecin et son patient dans ce domaine de spécialisation, et j’étais heureuse de voir comment l’ajout du plan thérapeutique approprié pouvait assurer une qualité de vie à ces patients aux prises avec des conditions rhumatologiques.
Quelques années plus tard, voilà maintenant six mois que j’ai fait ma transition de résidente en médecine interne à l’Université Queen’s à boursière en rhumatologie à l’Université McMaster, ce qui a amené de nombreux autres défis. En vue de ce nouvel objectif de formation en rhumatologie, ma famille et moi avons décidé de quitter la ville qui était notre chez-nous pour nous installer dans une ville qui nous était inconnue. Non seulement devais-je apprendre à connaître une nouvelle région, mais je devais également me familiariser avec un nouvel environnement de travail : quatre hôpitaux, une nouvelle équipe de travail et de nouveaux systèmes de dossiers médicaux électroniques. Tout cela était très impressionnant. Être de garde à domicile, plutôt qu’à l’hôpital, a été une nouveauté particulièrement bienvenue, me permettant de passer plus de temps avec mon mari et mes deux enfants.
Malgré l’effervescence associée à ce nouveau chapitre dans ma vie personnelle et professionnelle, je ressentais aussi une certaine anxiété. Mon niveau de responsabilité et d’obligation de reddition de compte en tant que « spécialiste » était significativement plus élevé. Je n’étais plus une résidente, mais bien le médecin traitant subalterne pour mes patients et une enseignante et ressource pour les étudiants en médecine et les résidents. Mon assurance a grandi au cours des quelques premières semaines en tant que boursière en rhumatologie grâce au soutien du personnel et à un environnement qui encourageait l’apprentissage. J’ai aussi eu l’occasion de suivre la formation sur les compétences de base pour le boursier en rhumatologie à Vancouver (C.-B.), un cours d’une semaine qui m’a beaucoup aidée à me préparer pour mon nouveau statut.
Mon défi actuel consiste à trouver le bon équilibre entre mon apprentissage de la rhumatologie et mes études en vue de l’examen en médecine interne du Collège royal. Mon équilibre travail-vie personnelle est maintenant plutôt axé juste sur le travail. C’est une période de ma vie des plus exigeantes, compte tenu des nombreuses heures à consacrer à l’étude en plus de mes obligations professionnelles et personnelles. Heureusement, le soutien de ma famille m’a permis de me concentrer sur ces multiples priorités concurrentielles. À travers tout cela, il y a une chose dont je suis certaine : j’ai choisi un domaine de spécialisation dans lequel je peux envisager une longue et enrichissante carrière et un domaine que j’apprécie sincèrement.
Natalia Pittman, M.D., FRCPC, M.Sc., B.Sc.
Boursière en rhumatologie,
Université McMaster
Hamilton (Ontario)
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