Automne 2016 (volume 26, numéro 3)

Choisir avec soin à l’Université de Sherbrooke

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En 2014, un an après le lancement de la campagne nationale Choisir avec soin, des médecins de Sherbrooke (incluant un rhumatologue) ont organisé quelques conférences locales sur les enjeux et l’urgence d’agir en ce qui concerne une utilisation plus appropriée des ressources médicales limitées. Le premier élan d’enthousiasme passé, le désir de poursuivre la mise en œuvre de la philosophie Choisir avec soin s’est progressivement estompé et, concrètement, aucun changement n’a été observé au sein de la pratique. Inspirés par des expériences réussies menées dans d’autres institutions médicales canadiennes, nous avons opté, à l’Université de Sherbrooke, pour le déploiement d’une meilleure stratégie afin de changer réellement la pratique médicale en 2016.

Nous avons récemment obtenu une subvention interne afin de développer des ressources informatiques favorisant sans cesse des choix judicieux. Dans notre hôpital, les tests diagnostiques sont prescrits par l’entremise d’un système automatisé d’enregistrement des prescriptions des médecins. Notre approche consistera en l’ajout d’une fonction à ce système qui, lors de la prescription de certains tests radiologiques, générera automatiquement une fenêtre contextuelle affichant la recommandation Choisir avec soin. Par exemple, dès la prescription d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour la lombalgie, le système fera apparaître une alerte avec une brève présentation de son indication validée scientifiquement. Une deuxième fonction proposera un tableau de bord qui permettra aux professeurs et résidents de consulter leurs propres statistiques sur les tests prescrits pendant la dernière année. Ils seront en mesure de comparer leur pratique à celle de leurs pairs, et ce, de manière anonyme. Cet exercice permettra une autoévaluation continuelle de la pratique et, conséquemment, l’obtention de crédits de la section 3 du programme de Maintien du certificat (MDC) du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (CRMCC).

Même si nous sommes maintenant plus optimistes qu’en 2014, nous demeurons conscients qu’apporter des changements à la pratique est sans doute l’un des défis institutionnels les plus importants. Nous présumons que l’utilisation de ressources électroniques abordables qui favorisent une constante rétroaction éducative pourrait s’avérer une stratégie pragmatique pour la promotion de changements dans les habitudes de la pratique médicale.

Ariel Masetto, M.D.
Au nom du Département de rhumatologie de
l’Université de Sherbrooke