Automne 2016 (volume 26, numéro 3)
Hommage à Syd Jackson – Un véritable défenseur de l’arthrite
Par Denis Morrice, directeur général de l’Ontario Rheumatology Association et Carter Thorne, M.D., FRCPC, FACP Télécharger le PDF
1922 - 2016
Syd Jackson, fervent défenseur de la recherche sur l’arthrite, jouait un rôle actif au sein de la Société de l’arthrite depuis 25 ans comme membre du conseil et président de nombreux comités et projets spéciaux. Il est décédé récemment à l’âge de 93 ans. Son épouse, Nancy, est décédée il y a quelques années de complications liées à la polyarthrite rhumatoïde.
Syd se montrait toujours préoccupé par l’insuffisance du financement de la recherche sur l’arthrite. Il savait disséquer les chiffres comme nul autre, en particulier les budgets, les allocations de recherche et les données démographiques, grâce à ses années d’enseignement en actuariat et à l’expérience qu’il avait acquise à titre de plus jeune président de Manuvie, entreprise dont les actifs sont passés pendant son mandat de 2,3 à 16,5 milliards de dollars.
Il a ardemment défendu le concept d’unité des maladies rhumatismales et le soutien de la Société de l’arthrite aux boursiers en clinique et aux boursiers en recherche. Il a souvent fait observer que le vieillissement de la population entraînerait une pénurie de rhumatologues, d’où son soutien au financement des boursiers en clinique. Bien qu’établi à Toronto, il avait une vision nationale, et il s’est assuré de rendre ces deux importants programmes accessibles à toutes les écoles de médecine du Canada.
Syd possédait une solide connaissance du financement de la recherche et il a agi comme administrateur de l’Institut canadien de recherches avancées (ICRA). Il comprenait aussi très bien la politique et l’importance de la collaboration entre intervenants. Il a apporté son soutien au conseil de la Société de l’arthrite pour l’initiative Arthrite 2000 – réunissant 250 intervenants dans le but de planifier des initiatives en matière de recherche sur l’arthrite et de soins aux patients. Lorsque les Réseaux de centres d’excellence (RCE) ont été mis sur pied, Syd a fait de nombreux appels aux députés et nous avons rencontré divers membres du Cabinet, nous assurant que les intérêts des patients et des chercheurs étaient toujours pris en compte. Ce fut un travail énorme auquel étaient aussi associées d’autres personnes, notamment Tony Cruz et ses collègues chercheurs, de même que Jim Davies et Ann Qualman, représentant l’Alliance canadienne des arthritiques (ACA). Grâce à tous ces efforts, le Réseau canadien de l’arthrite (RCA) a été le premier RCE axé sur une maladie au Canada, et il a permis de récolter pendant 14 ans plusieurs millions de dollars pour la recherche sur l’arthrite.
Puis sont venus les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Syd a toujours été déconcerté du fait qu’on ne trouve ne serait-ce qu’un comité consacré à l’arthrite au sein du Conseil de recherches médicales (CRM), aujourd’hui les IRSC. Lorsqu’il a su que le CRM envisageait un changement organisationnel, Syd a immédiatement orchestré une rencontre avec le président, le Dr Henry Friesen, et nous avons mis en place une stratégie visant à améliorer les programmes de recherche sur l’arthrite. Syd a fait remarquer que nous avions besoin de plus larges appuis en matière de recherche. Au cours de discussions avec le regretté Dr Cy Frank, nous avons réuni des chercheurs des domaines de la rhumatologie, de l’orthopédie, de la dermatologie et de la dentisterie pour créer un groupe de recherche axé sur la collaboration et l’interdisciplinarité. S’en est suivie une nouvelle ronde de rencontres avec les ministres à Ottawa. Ces efforts ont abouti à la création de l’Institut de l’appareil locomoteur et de l’arthrite (IALA) des IRSC, lequel élargissait les possibilités pour les chercheurs du domaine de l’arthrite.
Certains conserveront l’image d’un leader et d’un agent de changement, mais tous se souviendront de Syd comme un ami et un mentor au sourire contagieux qui avait souvent une étincelle dans les yeux, ce qui signifiait généralement qu’il avait en tête une idée ou une stratégie pour faire progresser la « cause ».
Les changements n’arrivent pas par hasard – ils surviennent grâce aux efforts de personnes comme Syd.
Denis Morrice
Directeur général, Ontario Rheumatology Association
Ancien PDG, Société de l’arthrite, Toronto (Ontario)
Carter Thorne, M.D., FRCPC, FACP
Directeur médical, The Arthritis Program
Chef de la Division de rhumatologie,
Centre régional de santé Southlake Newmarket (Ontario)
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