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Printemps 2015 (volume 25, numéro 1)

Former les rhumatologues de demain : une étude de cas qualitative

par Alfred Cividino, M.D., FRCPC, FACR; au nom des participants

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En 2012, l’Initiative canadienne pour des résultats en soins rhumatologiques (ICORA) finançait une subvention d’un an pour une étude pancanadienne visant à explorer le point de vue des participants à l’égard de la profession de rhumatologue, des moyens à prendre pour informer et attirer des apprenants et des moyens d’attirer plus de stagiaires afin de répondre au besoin croissant pour des rhumatologues au Canada.

Après avoir obtenu l’approbation du comité de déontologie, les neuf programmes d’études supérieures en rhumatologie participant ont invité leur corps enseignant et leurs stagiaires à se joindre à l’étude. Les participants ont répondu à un sondage en ligne auto-administré en anglais ou en français ou à une entrevue téléphonique individuelle en anglais. Les données obtenues des 103 répondants ont été soumises à une analyse de cadre thématique pour identifier séparément les principaux concepts et problèmes pour les apprenants (junior = étudiant de premier cycle en médecine et années 1 à 3 d’études supérieures; sénior = années 4 à 6 d’études supérieures) et les enseignants/
administrateurs.

Le corps enseignant avait une attitude très enthousiaste à l’égard de la profession, affirmant que « la rhumatologie est la spécialisation de l’avenir », mais relevait la nécessité d’actualiser les perceptions à son égard, expliquant que « la rhumatologie est souvent vue comme étant limitée au traitement et aux maladies des personnes âgées. Nous devons promouvoir la rhumatologie comme étant une spécialisation qui comporte de fascinantes immunopathogenèses et des occasions de recherche de pointe aux frontières du savoir. » Ils recommandaient de cibler les étudiants de premier cycle, puisque « les gens qui m’ont influencé sont ceux qui étaient mes modèles lorsque j’étais étudiant en médecine » et les résidents juniors en médecine interne par le biais d’interactions en personne et de cours officiels offerts dans le cadre des programmes de médecine. Les messages spécifiques à transmettre pour faire croître l’intérêt pour ce domaine variaient de « dites-leur que cela existe : je n’ai pas entendu parler de rhumatologie avant le début de ma formation en médecine interne » à « insistez sur le fait que nous sommes des médecins heureux ».

Les apprenants juniors ont suggéré des rencontres personnelles avec des praticiens lors des discussions sur les choix de carrière, des occasions d’être observateur et autres occasions de mentorat, l’organisation de séances d’information par petits groupes avec les étudiants de premier cycle, ainsi que de la formation officielle par le biais de modules sur le système musculosquelettique et de séances de compétences cliniques, en fournissant notamment « plus d’enseignement par des rhumatologues dans le programme médical de façon à ce que les étudiants sachent en quoi consiste cette spécialisation ». Les apprenants séniors ont également mentionné avoir plus de placements cliniques par rotation « pour s’assurer que nous ne refusons pas des résidents en médecine interne qui pourraient être intéressés. »

Les messages visant à donner une image positive de la rhumatologie incluaient ceux axés sur le défi intellectuel (les immunothérapies novatrices rendent ce domaine très excitant »; « mélange intéressant de travail procédural et cérébral »), l’occasion de soulager les souffrances, la belle qualité de vie (« selon un récent sondage, nous sommes les spécialistes les plus heureux »; « bon équilibre entre le travail et la vie personnelle ») et les excellentes perspectives de carrière (« le système de la santé a besoin de vous »).

C’est une première étude qualitative pancanadienne fournissant un point de vue de l’intérieur sur comment attirer plus de stagiaires vers la rhumatologie. Étant donné la pénurie croissante de rhumatologues au Canada, il est important de mieux faire connaître ce domaine de spécialisation en utilisant nos ressources limitées de façon sélective, notamment en collaborant au développement d’outils pour accroître l’intérêt à l’égard de la rhumatologie dans l’ensemble du Canada.

Alfred Cividino, M.D., FRCPC, FACR
Professeur,
Division de rhumatologie,
Faculté de médecine
Directeur,
Division de rhumatologie
Université McMaster
Hamilton, Ontario

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