Été 2015 (volume 25, numéro 2)
Prix Formateur d’enseignants 2015 : Dr Andrew Thompson
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1. D’où croyez-vous que votre passion pour l’éducation médicale vous provient?
Je crois que je pourrais probablement développer une passion pour toute chose à laquelle je prends plaisir. Je me passionne pour l’éducation médicale parce que j’y prends plaisir.
2. Vos méthodes pour enseigner et transmettre de l’information sont décrites comme étant « amusantes » et « différentes », incorporant souvent de l’humour et des histoires racontées pour aider les apprenants. D’où tenez-vous cette approche d’éducation et pourquoi pensez-vous qu’il est important de l’utiliser?
L’idéal est de concevoir l’éducation des étudiants d’un point de vue de marketing. Comment croyez-vous que les experts en marketing nous amènent à acheter des produits? Ils créent quelque chose qui éveille notre intérêt, garde notre intérêt et nous pousse à y repenser par la suite. Pensez à une annonce ou une affiche publicitaire mémorable. Elles sont souvent mémorables parce qu’elles sont soit « sexy », controversées ou drôles. Essentiellement, les annonceurs éveillent nos émotions tout en transmettant leur message. Enseigner, c’est la même chose; vous vendez de l’information éducative, alors il vous faut donc emballer et présenter l’information de façon à éveiller les émotions de l’apprenant. L’humour est une bonne façon d’y arriver. Provoquer une controverse et des discussions en est une autre. L’approche « sexy »... pas tellement.
L’autre aspect important de transmettre l’information est que « moins, c’est plus ». L’important n’est pas d’essayer de tout enseigner en même temps. Il vaut mieux y aller par étapes, ériger l’échafaudage cognitif, puis commencer à lui donner forme.
3. Quelles sont vos principales bêtes noires?
L’inefficacité et la bureaucratie.
4. Quelle a été votre première pensée en apprenant que ce prix vous serait décerné?
Je me suis senti très humble. Il y a tellement d’éducateurs formidables en rhumatologie. C’est un honneur d’avoir été choisi pour ce prix.
Le Dr Thompson, récipiendaire du prix Formateur d’enseignants 2015 de la SCR. Crédit photo : SCR, 2015.
5. Quelle a été votre source d’inspiration pour créer rheuminfo.com et rheumtalks.com? Quel est l’aspect le plus enrichissant de gérer ces sites, et quel est le plus grand défi?
Rheuminfo.com est né en 2003 à Richmond, en Colombie-Britannique. Je venais tout juste de commencer à travailler avec les docteurs Kam Shojania et Barry Koehler. Un jour, je me suis pointé le nez hors de mon bureau pour leur demander s’ils avaient une feuille d’information sur le méthotrexate. À cette époque, ils n’en avaient pas, alors j’en ai préparé une pour notre bureau. Puis j’en ai fait d’autres pour d’autres médicaments. Je me suis alors mis à penser que « si nous n’avions pas ces fiches à notre bureau, qu’en était-il des autres rhumatologues? Je devrais peut-être partager celles-ci en ligne par le biais d’un site Web. » C’est ainsi qu’est néRheuminfo.com. Au fil des années, j’ai beaucoup appris sur l’éducation, tant formellement en faisant une maîtrise qu’informellement en évaluant l’utilisation de dépliants d’information en milieu clinique. Ceci a changé la façon de communiquer de l’information aux patients. Rheuminfo.com a pris de l’expansion bien au-delà de toutes mes attentes et est en train de devenir une ressource mondiale. En date de janvier 2015, nous avions eu plus de 60 000 visiteurs sur le site, et le chiffre continue à grimper.
Rheumtalks.com est né de ma frustration avec les sites actuels de formation médicale continue (FMC) en ligne. Autrefois, nous avions ces programmes de FMC en ligne qui consistaient en une vidéo d’une heure montrant une tête parlante. Après cinq minutes, je m’ennuyais à mourir. Puis j’ai pensé à YouTube. La plupart des gens peuvent accorder leur attention à une vidéo sur YouTube pendant trois à cinq minutes avant de la fermer; j’ai appliqué ce principe à rheumtalks.com. Les vidéos ne devraient pas durer plus de trois à cinq minutes. Chaque vidéo est contenue dans un module avec un unique objectif d’apprentissage. Les utilisateurs peuvent y aller à leur propre rythme et faire un ou deux modules à la fois.
6. Qu’est-ce qui a changé en vous au cours des dernières années, pour votre plus grande surprise?
On m’offre maintenant les rabais pour les aînés chez Pharmaprix et Rexall…
7. Comment trouvez-vous le temps de gérer une pratique universitaire en rhumatologie à temps plein et de développer en plus des outils éducatifs?
Je ne trouve pas le temps... J’utilise mon temps pour faire ces choses parce que j’en tire beaucoup de plaisir. Après 10 années de pratique, je suis enfin tombé sur ma niche, là où je suis le plus à ma place dans la communauté de la rhumatologie. Ma femme, Marlene, et nos fils, Callum et Duncan, me donnent également beaucoup de soutien. Il se pourrait aussi que je sois un peu fou. Mes amis me surnomment « Andy 100 % »; je suis toujours soit lancé à pleine vapeur ou complètement arrêté. Il n’y a pas beaucoup de juste milieu.
8. Si vous aviez une « chanson thème » qui jouait chaque fois que vous entrez dans une salle pleine de gens, de quelle chanson s’agirait-il?
Don't Stop Believin’, de Journey.
9. De quels changements au paysage de la rhumatologie avez-vous été témoin suite à la création de ces sites Web? Quelles directions envisagez-vous pour les sites dans le futur ?
C’est une excellente question. Cela me fait penser à cette question d’entrevue... « Où vous voyez-vous dans cinq à dix années? ». Elle ne compte pas parmi mes favorites toutefois parce que tellement d’occasions peuvent se présenter à nous au fil du temps qu’il est préférable de ne pas trop planifier. Une meilleure approche est d’adopter un ensemble ferme de convictions ou de principes selon lesquels vous gérer votre vie ou votre entreprise et de les laisser guider votre voie. Tout ça pour dire que je n’ai aucune idée de la direction que prendront ces sites dans le futur! Cette année, nous allons transférer rheuminfo.com à une plateforme mobile pour mieux livrer notre contenu dans l’ère des téléphones intelligents et des tablettes.
Dans un tourbillon de pixels colorés, le Dr Thompson a reçu son prix de Mme Janet Yale et du Dr Cory Baillie.
Crédit photo : Dr Fred Doris, 2015.
10. Si vous pouviez inventer un gadget, qu’est-ce que ce serait et pourquoi en avons-nous besoin?
Désolé, mais il me faudrait vous faire signer une entente de non-divulgation pour aborder cette question.
11. Quels projets en cours vous excitent en ce moment et quels projets aimeriez-vous entreprendre dans le futur?
Dans le futur, j’aimerais vraiment créer un système de dossier médical électronique (DME) complet. Le problème avec les DME existants est qu’ils sont basés sur une technologie désuète et les interfaces utilisateurs ne sont pas optimales. C’est un projet massif, mais définitivement intéressant.
À l’heure actuelle, je suis très emballé par un nouveau projet appelé clinicinfo.com. Il s’agit d’un moyen de nous aider à communiquer plus efficacement avec nos patients et qui fonctionne comme un site bancaire privé où un professionnel de la santé peut afficher des messages destinés à ses patients. J’utilise ce système depuis septembre 2013. On le retrouve maintenant dans 12 autres cliniques médicales et il fonctionne vraiment bien. Cela améliore grandement l’efficacité administrative dans un bureau. Nous envisageons maintenant plus d’expansion et une commercialisation possible.
12. Si vous pouviez allez jouer aux quilles avec trois personnes de votre choix, mortes ou vivantes, qui choisiriez-vous et pourquoi?
Marlene, Callum et Duncan, cela va sans dire. S’ils n’étaient pas disponibles, alors je voudrais y aller avec Steve Jobs, Warren Buffett et Kevin Firko.
13. Si vous deviez participer aux olympiques, quelle serait votre discipline?
Le curling; j’étais sur l’équipe universitaire de curling à Western. Pour vrai!
Le Dr Thompson et le Dr Baillie : l’avenir du curling canadien!
Crédit photo : SCR, 2015.
14. Si vous pouviez vivre à toute autre période de l’histoire, quelle époque choisiriez-vous?
Le futur!
15. Trois choses qui seront désuètes dans 10 ans :
Les journaux, les télécopieurs (peut-être 20 ans) et les cartes de crédit (systèmes de paiement téléphoniques).
16. Qu’aimez-vous le plus du fait de vivre en Ontario?
J’adore le côté social des Ontariens.
17. On vous offre un billet d’avion pour la destination de votre choix. Où allez-vous?
Je retourne chez moi.
Andrew Thompson, M.D., FRCPC, MHPE
Professeur agrégé de médecine,
Division de rhumatologie,
Département de médecine,
École de médecine Schulich,
Université Western
London, Ontario |