Automne 2015 (volume 25, numéro 3)
Dure, dure, la réalité!
La transition de stagiaire en médecine à l’emploi professionnel par Karoon C. Danayan, M.D., FRCPC, FAAP Télécharger le PDF
En tant que stagiaires en médecine, nos vies se résument à traiter des patients souffrant de problèmes médicaux complexes et à étudier intensivement la littérature médicale tout en essayant d’équilibrer nos vies en dehors de la médecine. En général, nos pensées ne s’attardent pas trop à notre futur emploi.
La Dre Karoon Danayan dirige la première clinique de rhumatologie pédiatrique du système de santé de Rouge Valley.
Ma décision d’étudier d’abord en pédiatrie, puis en rhumatologie pédiatrique à l’Université de Toronto, était basée sur une véritable passion pour ce domaine médical. En vérité, la
possibilité de me retrouver sans emploi à la fin de mes études n’a jamais fait partie de l’équation. Cependant, dans la première année de ma formation postdoctorale, la réalité s’est rapidement imposée à moi. J’avais accumulé une dette étudiante importante, fait l’achat d’une première maison et accueilli la venue d’un deuxième enfant. Mon esprit pragmatique a donc pris la situation en charge et j’ai commencé à chercher activement les possibilités d’emploi en vue de la fin de mes études.
J’ai alors entrepris de faire du réseautage dynamique au sein de la communauté de rhumatologie, envisageant autant les postes en milieu universitaire qu’en milieu
communautaire, de même qu’une combinaison de pratique en pédiatrie et en rhumatologie pédiatrique. J’ai concentré mon attention sur les régions où mon mari et moi pourrions tous deux trouver des emplois fructueux et vivre près des membres de nos familles. J’ai pris des dispositions pour des stages optionnels dans des centres universitaires
disposant d’une bonne infrastructure, d’une population de base suffisamment importante pour bénéficier de ma sous-spécialité et d’un manque de rhumatologues pédiatriques. Les rhumatologues pour adultes dans ces centres m’ont accordé un soutien exceptionnel; de plus, les rhumatologues chevronnés au Hospital for Sick Children me faisaient participer au processus de triage, me permettant de voir d’où provenaient les patients adressés par le Grand Toronto, ce qui m’a aidé à cerner les régions sous-desservies près de chez moi. Par la suite, j’ai communiqué avec les directeurs des services de pédiatrie dans les hôpitaux universitaires et de communautés spécifiques où les services de ma sous-spécialité étaient requis, et j’ai présenté des séances scientifiques sur des sujets d’intérêt pour leurs hospitalistes pédiatriques. En fin de compte, j’ai tenté de me préparer non pas juste une, mais plusieurs options d’emploi futur. La réalité est que plusieurs de ces options ne se sont pas concrétisées pour des raisons financières, pratiques ou politiques.
Au cours des deux années suivant l'obtention de mon diplôme, j’ai obtenu un poste de rhumatologue pédiatrique à temps partiel à l’Hôpital Rouge Valley Centenary, dans un secteur sous-desservi au sein de ma sous-spécialité, allégeant une partie de la charge de travail de notre centre de soins tertiaires, tout en bénéficiant de l’excellent soutien du personnel, en particulier l’équipe de rhumatologie
pédiatrique au Hospital for Sick Children. Cependant, une clinique hebdomadaire en rhumatologie ne serait pas financièrement réaliste à elle seule. J’ai eu la chance de pouvoir me joindre à une pratique pédiatrique privée achalandée au centre-ville de Toronto d’où je tire le plus gros de mon revenu. Je participe également à la recherche médicale et à l’enseignement de base en pédiatrie aux résidents en médecine familiale de l’Université de Toronto.
Mon succès émane de ma persévérance, de ma concentration, de ma capacité d’adaptation et du mentorat reçu de certains individus qui ont grandement contribué au développement de ma carrière. J’avais une idée claire de mon objectif et j’ai créé mes propres occasions.
Karoon C. Danayan, M.D., FRCPC, FAAP
Pédiatre et spécialiste en rhumatologie,
Hôpital Rouge Valley Centenary
Toronto, Ontario |