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Hiver 2013 (volume 23, numéro 4)

Comité des ressources humaines

par John Thomson, M.D., FRCPC

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Les enjeux reliés aux effectifs médicaux font très souvent la une en ce moment. En octobre 2013, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada a publié un rapport sur l’emploi qui dévoilait des statistiques troublantes sur les ressources humaines médicales, surtout en ce qui a trait au chômage et au sous-emploi dans certaines spécialités et surspécialités médicales et chirurgicales au Canada. Cette question est de toute évidence fort complexe et il est essentiel de lui consacrer des études beaucoup plus approfondies et de rechercher des stratégies efficaces. Force est de reconnaître qu’il n’existe pas de solutions simples ou rapides à ce problème tout aussi malheureux que grave.

Entre-temps, dans la surspécialité de la rhumatologie, on observe une situation complètement opposée : le principal enjeu sur le plan des effectifs médicaux est le manque de rhumatologues et la distribution insatisfaisante des ressources. En réalité, dans la plupart des régions du Canada, on manque de rhumatologues. La plupart des centres universitaires ont des postes à combler dans cette surspécialité. Dans de nombreuses grandes villes canadiennes, il n’y a pas assez de rhumatologues qui exercent dans la collectivité. Les pénuries les plus criantes s’observent dans les villes de taille moyenne. Les causes de ces pénuries d’effectifs et de distribution inefficace des ressources sont complexes, mais elles sont certainement reliées en partie à l’exposition insuffisante des étudiants en médecine et des stagiaires en médecine interne à notre surspécialité.

Depuis longtemps consciente de cette pénurie d’effectifs, la SCR a réagi en lançant des projets et des programmes visant à accroître au fil du temps le nombre de rhumatologues praticiens au Canada. Par exemple, elle a institué depuis plusieurs années déjà les programmes de préceptorat en rhumatologie clinique et en recherche. Des étudiants en médecine de toutes les régions du Canada soumettent aux mentors des demandes de bourses d’été; ce sont en général des étudiants en première ou deuxième année de médecine. Cette stratégie a accru l’exposition à la rhumatologie dès le début de la formation médicale, ce qui a amené de nombreux étudiants à poursuivre une carrière en rhumatologie. La Dre Janet Pope a été la plus ardente partisane de ces programmes de préceptorat qui reçoivent l’appui financier de nos collègues du secteur privé chez Roche et Abbvie.

En outre, la SCR finance depuis de nombreuses années un programme de manuels de rhumatologie à l’intention de tous les étudiants et résidents qui participent aux programmes de stage en rhumatologie à travers le Canada. Cette stratégie a elle aussi accru l’exposition à notre surspécialité et elle a aidé tous les stagiaires en médecine à mieux comprendre la rhumatologie.

Un autre projet récent vise à faire connaître l’existence et à favoriser l’utilisation du portail de l’emploi sur le site Web de la SCR, un outil qui facilite l’affichage des postes offerts dans toutes les régions de notre pays. Cet outil reste malheureu-sement sous-utilisé, mais nous espérons que la demande croîtra. La Dre Jane Purvis, présidente de l’Association ontarienne de rhumatologie (ORA [Ontario Rheumatology Association]), a décidé de faire des problèmes d’emploi un enjeu central de sa présidence. Elle a instauré des mesures innovatrices pour apparier la demande (les nouveaux stagiaires) et l’offre des postes à combler en rhumatologie en Ontario. La SCR travaille de concert avec la Dre Purvis dans l’espoir d’étendre ce programme à l’ensemble du Canada.

Divers modèles de « programmes de sensibilisation » à la rhumatologie existent depuis plusieurs années à travers le Canada. Les résidents en médecine interne en première ou deuxième année de leur formation ont été invités à participer à ces programmes à Vancouver, Calgary, London, Hamilton et Montréal, et ils ont répondu à cette invitation; ils ont eu l’occasion de mieux connaître la surspécialité de la rhumatologie et tous ses aspects positifs, y compris les intéressantes perspectives d’emploi. Une impression générale persiste : les résidents en médecine interne n’ont pas été suffisamment exposés à la rhumatologie ou ils l’ont été trop tard durant leur formation en médecine interne. La SCR cherche donc à accroître le nombre de ces « programmes de sensibilisation » à la rhumatologie en allouant des fonds et des conseils aux centres qui n’offrent pas encore un tel programme.

Il est par ailleurs encourageant de constater que les nombres de stagiaires en rhumatologie semblent augmenter de manière soutenue. Dans l’ensemble, le nombre d’étudiants qui s’inscrivent dans les facultés de médecine a augmenté très significativement depuis quelques années, et cette recrudescence s’observe maintenant dans les programmes de stages. Nous croyons et nous espérons que les jeunes diplômés sauront reconnaître les occasions extraordinaires qu’offre notre fascinante surspécialité, ce qui aidera à corriger les inégalités dans la répartition des effectifs en rhumatologie.

John Thomson, M.D., FRCPC
Président,
Comité des ressources humaines,
Société canadienne de rhumatologie
Professeur adjoint,
Département de médecine,
Division de rhumatologie,
Université d’Ottawa
Membre du personnel,
L’Hôpital d’Ottawa
Ottawa, Ontario

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